Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Mario Draghi qui s’exprime en direct depuis le sommet de la BCE à Sintra (Portugal) fait grimper le CAC40 de 50 points (vers 5440) et replonger l’euro (-0,3%) sous les 1,1190 face au Dollar (le rendement du Bund plonge sous -0,29%, les OAT sous 0,05%).
Il promet que la BCE apportera plus de stimulus monétaire si la croissance s’essouffle (ce qui est le cas) et si l’inflation ne se redresse pas… et si jamais elle revient, elle pourrait se situer au-delà de l’objectif des 2% pour “quelques temps” (avant de prendre des mesures pour la contenir).
Le président de la banque centrale considère les taux négatifs (auxquels la BCE se refusait ces dernières années) comme un “instrument important” de la panoplie de soutien à l’économie: “de nouvelles baisses de taux sont clairement envisagées”, a t-il déclaré.
Il affirme que les programmes de rachat (“QE” de la BCE peuvent être “considérablement étendus” (autrement dit, un éventuel “QE” à venir peut être théoriquement “no limit”).
Enfin, il assure que les “forward guidance” (les orientations de politique monétaire indiquées aux marchés) peuvent être améliorées… alors qu’elles viennent d’être “allongées” de 6 mois.
La BCE envisage t’elle de promettre des taux zéro (ou négatifs) pour les 18 prochains mois, ou les 24 prochains… ou à perte de vue ?
A quel point nous dirigeons nous vers une panade économique effroyable pour que la BCE sorte préventivement la grosse artillerie ?
A quel point les marchés sont-ils inconséquents de s’en réjouir alors que Mario Draghi brosse en creux le portait d’une récession potentiellement pire que 2009 ?