Mercredi dernier, l'Agence de notation Standard & Poor's a annoncé avoir placé la note souveraine de la Russie sous surveillance négative. Notée « BBB- », la Russie se voit donc menacée d'être dégradée dans la catégorie « High Yield » (spéculative).
Dans un communiqué, l'Agence a justifié sa décision sur base « de la rapide détérioration de la flexibilité monétaire du pays et des conséquences de la faiblesse de son économie sur son système financier ».
L'agence Moody's a mis pour sa part 16 établissements financiers russes sous surveillance négative, évoquant "la grave et rapide détérioration" de l'environnement économique. Moody's anticipe une chute de 5,50% du produit intérieur brut l'année prochaine.
Après plusieurs séances de rebond grâce notamment au durcissement monétaire de la Banque centrale, le rouble s'est à nouveau effondré ce lundi, perdant plus de 10% face à l’euro et au dollar. Pour cause, on apprenait ce lundi que l’économie russe avait subi son premier recul en glissement annuel depuis cinq ans. Selon les données du ministère de l'Économie, le PIB aurait diminué de 0,2% en novembre par rapport à octobre. Le net ralentissement de l'industrie de transformation ainsi que la baisse d'activité dans la construction, le commerce de gros et l'agriculture, expliqueraient ce recul.
Au final, le rouble aura perdu plus du tiers de sa valeur en 2014, impacté par la crise ukrainienne et la chute des cours du pétrole. Quant à l’obligation Gazprom (MCX:GAZP) (8,25% - 2034) libellée en coupures de 10.000 dollars, elle se traite ce mardi matin aux alentours des 103% du nominal, contre un cours de 107% fin de la semaine passée. Son rendement annuel repasse en conséquence au-dessus des 8%.