Tablant sur une reprise économique de la troisième économie d'Amérique latine, Standard & Poor’s a relevé mardi le rating de la dette souveraine argentine, désormais notée « B » contre « B- » précédemment.
Selon l’agence de notation, l’Argentine, dont le PIB a chuté de 2,3% l’année passée, devrait retrouver un rythme de croissance de 3% au cours des trois prochaines années. Elle prévoit par ailleurs un net ralentissement de l'inflation cette année, à 20% contre … 40% en 2016.
Cette décision de Standard & Poor’s sonne comme une bonne nouvelle pour le président de centre droit Mauricio Macri, qui a lancé toute une série de réformes et de mesures d'austérité, tranchant avec les années de gouvernements de gauche de Nestor puis Cristina Kirchner (2003-2015).
Standard & Poor’s ajoute dans sa note que le pays fait des progrès dans la résolution de divers déséquilibres macroéconomiques, tout en reconstruisant la crédibilité du pays.
Une crédibilité retrouvée qui a d’ailleurs permis à l'Argentine de revenir sur les marchés financiers il y a tout juste un an.
Du dollar, de l'euro et du franc suisse
Après quinze ans d’absence et avoir fait pourtant huit fois défaut dans son histoire, le pays avait réussi à lever 16,5 milliards de dollars, face à une demande exceptionnelle dépassant les 70 milliards.
Depuis lors, Buenos Aires est déjà revenu à deux reprises solliciter les obligataires, pas plus tard qu’il y a deux semaines, proposant cette fois aux investisseurs de souscrire à un emprunt en franc suisse.
Il a levé à cette occasion 400 millions de francs, rémunérés par un coupon de 3,375% et remboursables en 2020. Négociable par coupures de 5.000 francs suisses, l'obligation se traite à 101,75% du nominal.
En octobre, le pays avait également émis un emprunt libellé en euro, remboursable en 2022 et qui propose un rendement annuel de près de 3,8%, sur base d’un cours indicatif de 100,30% du nominal. La coupure est fixée à 100.000 euros.
Moody’s également plus optimiste
Quelques semaines avant Standard & Poor’s, l’agence Moody’s a pour sa part relevé à « positive » la perspective associée à la note « B3 » qu’elle accorde à l’Argentine.
L’agence estime elle aussi que la politique économique du gouvernement Macri, en rupture avec celles des gouvernements précédents, visant à réduire l'inflation et à accroître la confiance des investisseurs, permettra au pays de renouer avec la croissance ces deux prochaines années, autour des 3%.
D’autre part, l’amélioration conjoncturelle devrait permettre au gouvernement de réduire son déficit budgétaire dès 2018, selon Moody’s.