La Chine déçoit (par Arnaud Masset)
Les données chinoises peu encourageantes s'enchaînent. Les chiffres du commerce extérieur de juillet se sont ainsi logés sous les attentes, avec une contraction de -8.3% a/aen dollars des exportations, contre des prévisions médianes de -1.5%. Même déception sur les importations, ressorties à -8.1% a/a, alors que les analystes tablaient sur -8.0%. Il semble que la consommation intérieure ne soit pas encore prête à prendre en charge la croissance économique du pays.
Nous nous attendons donc à ce que la Banque populaire de Chine prenne des mesures de stimulation économique supplémentaires en réduisant le taux de prêt à un an d'au moins 25 pb. Elle a déjà procédé à trois abaissements cette année pour ramener les taux d'intérêt de 5.60% à 4.85%. Elle dispose encore d'une certaine marge de manœuvre, le dernier IPC montrant que l'inflation est restée plus ou moins stable en juillet à 1.6% a/a, contre des prévisions médianes de 1.5% et après 1.4% enregistré au mois précédent, essentiellement du fait de l'envolée des prix du porc. Dans le même temps, l'IPP de juillet a touché son plus bas niveau depuis 2009, soit -5.4% a/a contre -5% attendu, sur fond de chute des prix du pétrole et de demande intérieure et extérieure faible.
Toujours haussier sur le dollar (par Peter Rosenstreich)
Les NFP (créations de postes non agricoles) publiés la semaine dernière se sont révélés légèrement décevants pour les haussiers du dollar. L'augmentation de 215k s'est en effet située un peu en deçà des attentes de 225k, alors qu'une lecture solide aurait été considérée comme l'assurance d'un tour de vis monétaire en septembre. Selon nous, cependant, ce chiffre sera suffisant pour inciter la Fed à agir. Nous aurons ce jour une nouvelle preuve de l'amélioration de l'indice des conditions du marché du travail, anticipé en hausse à 0.8 en juillet, après 0.5 en juin. Le FOMC a donné à penser qu'une progression minime serait suffisante, en ajoutant le terme "certaine" avant "amélioration supplémentaire du marché du travail" dans son dernier communiqué. Des créations d'emplois supérieures à 200k depuis début 2014 (à l'exception des 119k enregistrés en mars), conjuguées à une croissance des salaires positive suggèrent qu'il faudrait une "dégradation d'ampleur" (ou une modification de l'appétit pour le risque) pour faire obstacle à un relèvement en septembre. La dynamique générale de l'économie américaine devrait contrebalancer la faiblesse des statistiques du côté de l'offre. A cet égard, les ventes de détail attendues jeudi sont anticipées à 0.6% en juillet, contre -0.3% en juin (grâce au secteur automobile). Le calendrier économique US ne présente aucune pierre d'achoppement selon nous. Néanmoins, la morosité du marché actions, bien que la majorité des trimestriels aient battu le consensus, associée à de nouveaux signaux négatifs sur les prix des matières premières (craintes d'une diffusion de la désinflation) pourraient empêcher la Fed de remonter les taux en septembre. Nous restons constructifs sur le dollar (surtout face au CHF) du fait des divergences attendues des politiques monétaires. Le président de la Fed d'Atlanta Dennis Lockhart doit s'exprimer aujourd'hui. Après la forte réaction de marché que ses propos légèrement hawkish ont causé la semaine dernière, les traders seront à l'affût de tout autre indice sur les intentions de la Fed.
EUR/USD - Consolidating
EURUSD La paire EUR/USD consolide au-dessus de la barre des 1,0900 et n'a pas réussi jusqu'ici à évoluer vers le canal baissier. Une résistance horaire se situe à 1,1278 (plus haut du 29/06/2015). Une résistance plus forte se situe à 1,1436 (plus haut du 18/06/2015). Un support peut se situer à 1,0660 (plus bas du 21/04/2015). Au cours du dernier mois, la paire a affiché des plus hauts descendants, de sorte que nous maintenons une position baissière sur la paire à moyen terme. À plus long terme, le triangle symétrique de 2010-2014 favorise un autre mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, nous estimons que la récente évolution sans tendance est une pause de la tendance baissière sous-jacente. Des supports clés peuvent se situer à 1,0504 (plus bas du 21/03/2003) et à 1,0000 (support psychologique). Une cassure à la hausse pourrait suggérer un test de la résistance des 1,1534 (plus haut de la réaction du 03/02/2015).
GBPUSD La paire GBP/USD n'a pas pu se maintenir au-dessous des 1,5451 (plus bas du 14/07/2015). Cependant, la baisse de la paire indique une persistance des pressions vendeuses. Un support plus solide se trouve au retracement de Fibonacci à 38,2% situé à 1,5409. Une résistance horaire est assurée par la barre des 1,5733 (plus haut du 01/07/2015). Nous maintenons une position baissière sur la paire. À plus long terme, la structure technique ressemble à une reprise par la base dont le potentiel de hausse maximum est assuré par la résistance solide des 1,6189 (repli de Fibo à 61%).
USDJPY La paire USD/JPY reprend des couleurs après la récente vente massive, après avoir cassé la résistance horaire des 124,62 (plus haut du 10/06/2015). Cependant, la route est actuellement largement ouverte vers la résistance plus solide des 125,86 (plus haut du 05/06/2015). Un support horaire est assuré par le retracement de Fibonacci à 38,2% situé à 122,04. Un biais haussier à long terme sera favorisé aussi longtemps que le support solide des 115,57 (plus bas du 16/12/2014) tiendra bon. Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 118,18 (plus bas du 16/02/2015).
USDCHF La paire USD/CHF n'a pas réussi jusqu'ici à se maintenir au-dessus des 0,9863, ce qui suggère une persistance des pressions vendeuses. (plus haut du 13/04/2015). La paire reste toujours dans une dynamique haussière à court terme. Un support horaire peut se situer à 0,9151 (plus bas du 18/06/2015). À long terme, aucun signe ne suggère la fin de la tendance baissière actuelle, après que la paire n'a pas réussi à franchir la barre des 0,9448 pour relancer la tendance haussière. Par conséquent, la faiblesse actuelle est perçue comme une évolution de contre-tendance. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015).