Steve Bannon, le directeur de campagne de Donald Trump devenu son incontournable conseiller politique et futur « chef de la stratégie à la Maison Blanche », alimente les spéculations sur un risque d’accélération de l’inflation : il se présente comme celui qui milite pour un plan de grands travaux de milliers de milliards de dollars.
Notez bien le « des milliers de milliards de dollars »… Wall Street mouline sur une hypothèse de 1000 Mds$, ce qui est peut-être très en deçà des plans du nouveau Président qui nous promet une croissance et un marché de l’emploi en… béton. Monsieur Bannon estime que « l’existence de taux d’intérêt négatifs dans le monde, c’est la meilleure occasion de tout reconstruire »… peu importe de combien il faudra augmenter la dette.
Il imagine donc les Etats-Unis emprunter en yen, en euro, en franc suisse : ça c’est un vrai scoop… que peu de commentateurs reprennent à la volée.
Ils ont peut-être peur – à juste titre – de passer pour des idiots car les +65 points de hausse des taux longs américains depuis l’élection de Donald Trump ont déjà contaminé la Zone euro (les taux longs italiens ont pratiquement doublé, le « spread » OAT/Bunds se creuse inexorablement, à 50Pts de base).
Seul le Japon résiste à cette coûteuse dérive, la BoJ ayant décrété que le seul niveau de taux qu’elle peut tolérer, c’est zéro. A quoi bon d’ailleurs laisser les marchés obligataires nippons ouverts: on pourrait organiser un « fixing » tous les trimestres, juste pour constater officiellement que les taux sont toujours bien figés à zéro ? Aux Etats-Unis en revanche, nul ne sait très bien jusqu’où le creusement des déficits et la hausse des coûts salariaux va propulser les taux.