L'euphorie sur les marchés s'est vite estompée. A l'instar d'un indice cac 40 qui a vu son avance s'étioler au fur et à mesure que nous progressions dans la séance de day trading hier, les traders ont compris rapidement que malgré la victoire en Grèce du parti de droite favorable à l'euro et à l'austérité en définitive, le système unique monétaire restait confronté à ses errements originels s'agissant d'une gouvernance des 17 aux accents dissonants où la croissance de Hollande se heurte à la rigueur budgétaire de Merkel, n'en déplaise à la chancelière allemande qui juste avant le week-end tempêtait que cette divergence de point de vue "c'était n'importe quoi". Au Foxy Trading Club nous alléguions volontiers en outre que les opérateurs boursiers et du marché des devises en anticipant vendredi dernier l'issue du scrutin hellène provoqueraient l'adage de "vendre la nouvelle". Enfin, ces législatives ouvrent derechef à la formation d'une coalition, ce qui intimait lundi une note de réserve lorsque nous faisions le papier euro dollar en estimant que l'indécision politique serait encore au centre des transactions financières. Quand on sait que le Pasok souhaite imposer que la gauche radicale participe au gouvernement, on est à se demander si une impasse n'est pas en train de se dessiner une fois de plus.
De toute façon, en jetant un coup d'oeil sur l'état des taux obligataires, les jeux paraissent faits ! Sans vendre la peau de l'ours, quand le 10 ans de Madrid caracole à plus de 7% et celui de Rôme autour de 6.1%, pas la peine de s'ériger en grand clerc pour réaliser que les turbulences sont loin d'être gommées : les investisseurs font fi absolument des urnes grecques. La spéculation reprend ses droits et attaque sans relâche les nations en posture délicate. Cependant, le mal progresse car de nos jours les maillons faibles dans le collimateur ne sont ni plus ni moins que les troisième et quatrième économies du vieux sol ! Inéluctablement la contagion par effet systémique gagne du terrain et si le premier ministre Rajoy dans un déni de réalité conteste un plan de sauvetage de l'Espagne, au moment où le renflouement des banques hispaniques fait grand bruit, leurs créances douteuses atteignent un record à 8.72% sur la foi des chiffres émis par la Banque d'Espagne. C'est plus de 150 milliards d'exposition vulnérable auxquels sont confrontés les établissements outre-Pyrénées. Un pavé dans la mare qui tombe vraiment mal pour l'optimisme de Rajoy.
Le G20 a donc débuté dans une atmosphère relativement tendue à cause des développements de la crise budgétaire en Europe naturellement. A Los Labos nul doute que les tractations entre les principaux acteurs du sommet seront axées sur la manière par laquelle il convient de travailler afin d'endiguer cette défiance des investisseurs à l'endroit des actifs à risques. Aussi, une augmentation des ressources du FMI est au programme étant donné la volonté de Lagarde de renforcer la puissance de feu de l'organisation de Washington, eu égard à l'hypothèse d'un embrasement des problèmes en Europe in fine. Demain, les traders aspirent à des déclarations fortes de Bernanke à l'issue du FOMC. Le président de la Fed voyant un oncle Sam en perte de tonus osera-t-il mettre dans le creux de l'oreille de l'assistance en conférence de presse que des mesures d'assouplissement monétaire vont être déclenchées ? Soit ! Des opérations de "twist rollover" de titres en portefeuille de l'institut sont au minimum attendues histoire de détendre les taux mais surtout les marchés très gourmands de cash bien frais espèrent que la Réserve fédérale inonde le circuit de liquidités par un Quantitative Easing number three ! Il est vrai que les bruits de couloir d'une action concertée des banques centrales accréditent un tel dessein.
Techniquement, lundi nous relations dans notre analyse de forex trading sur la paire phare que la volatilité serait au menu. De fait en redoutant une feinte de balayeur par un violent mouvement empirique notamment si d'aventure les haussiers ne parvenaient pas à conserver l'avantage du 1.2660/70, c'est à partir de notre BH de trading intraday que la dynamique s'est déclenchée en bas. Bilan, un marubozu yin s'étendant de tout son long sur le planisphère graphique rassérène les vendeurs et le dollar reprend du lustre en tant que coupure refuge face aux tourments sur la haute finance. L'USD a une belle carte à jouer sous 1.2660 et nous pronostiquons un reflux en direction du 1.2450 à l'aune de notre projection précédente. Le trading range peut tenir en haleine les cours entre 1.2650 et 1.2475. Sur le front des statistiques, le ZEW germanique rendra public le sentiment économique sur notre rive ; aux Etats-Unis, les permis de construire et les constructions de logements seront sur le gril.
La suite avec les balises de trading et l'ensemble de nos analyses bourse/forex pour ce mardi sur le Foxy Trading Club.