L’entreprise israélienne, numéro un mondial des médicaments génériques, a vu récemment quatre des brevets protégeant son médicament phare, le Copaxone, invalidé par des tribunaux américains.
Utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques, le Copaxone, est une source importante de revenus pour la compagnie puisqu’il génère environ un cinquième de son chiffre d’affaires annuel, lequel a atteint 19,7 milliards de dollars en 2015, selon Bloomberg.
La perte de ces licences pourrait inciter la concurrence à commercialiser des versions génériques, freinant la vente de Copaxone et réduisant d’autant les revenus de Teva.
L’introduction de deux copies du traitement pourrait effacer jusqu’à 1,2 milliard de dollars de chiffre d’affaires, selon des estimations du groupe. L’entreprise pharmaceutique pourrait alors avoir plus de difficultés à faire face à son importante dette de 35 milliards de dollars accumulée à l’occasion de l’achat des activités génériques d’Allergan, signale Bloomberg.
Un certain flou règne cependant dans le dossier. Si Teva conteste la décision et a entrepris une série de démarches judiciaires pour faire valoir ses droits, les concurrents (Novartis (SIX:NOVN) et Momenta Pharmaceuticals) quant à eux attendent toujours le feu vert des autorités américaines, pour lancer sur le marché leurs versions génériques du traitement contre la sclérose. L’incertitude sur l’issue des procédures juridiques entamées par Teva et la date effective de mise sur le marché des clones du Copaxone rendent la situation complexe et incertaine.
Pratiques commerciales
Mais ce n’est pas la seule difficulté à laquelle est confrontée Teva. Elle vient ainsi d’accepter de payer 519 millions de dollars d’amendes aux autorités américaines, pour avoir versé des pots-de-vin dans certains pays en vue d’augmenter ses ventes. La société israélienne est également soupçonnée, avec une douzaine d’autres, d’entente sur les prix aux États-Unis. Enfin, elle est poursuivie par vingt états américains depuis la fin de l’année dernière pour son comportement sur les prix de ses médicaments.
Nervosité des investisseurs
Sur le marché des capitaux, les investisseurs sont nerveux, comme l’illustre la nette baisse de l’action Teva à Wall Street depuis le début de l’année.
Sur le marché de la dette, les créanciers obligataires semblent plus philosophes, si l’on se réfère au comportement de l’obligation Teva Pharmaceuticals Finance BV d’une durée résiduelle de 5 ans et d’un coupon de 2,95%. L’emprunt a cédé plusieurs points depuis le début du mois de novembre et la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle, pour ensuite se stabiliser aux alentours des 96 à 97% du nominal depuis quelques jours.
L’obligation est disponible actuellement à 96,47%, correspondant à un rendement est de 3,62%, sur base d’une maturité égale au 18 décembre 2022 et d’un coupon de 2,95%.
Libellée par coupure de 2.000 dollars (risque de change), cette ligne obligataire bénéficie d’un rating « BBB », dans la catégorie « Investment grade » chez Standard Poor’s.