Teva Pharmaceuticals, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de médicaments génériques, vient de finaliser l’une des plus grosses émissions corporate de l’année, dans un marché où la demande des investisseurs pour du papier plus ou moins bien rémunéré reste élevée.
Dans un environnement où quelque 12 trillions de dollars d’obligations affichent un rendement négatif, Teva a reçu plus de 70 milliards de dollars de demandes pour sa nouvelle émission, ce qui démontre une nouvelle fois l’appétit des investisseurs pour du papier noté à la limite de la catégorie spéculative.
Teva dispose pour rappel d’une note « BBB » chez Standard & Poor's et « Baa2 » chez Moody's, soit deux crans avant la catégorie spéculative.
'Les investisseurs mondiaux se rendent bien compte qu’il n’y a plus énormément d’options qui s’offrent à eux lorsqu’il s’agit de trouver du rendement', a confié au Financial Time Jon Duensing, gestionnaire de fonds chez Amundi. 'Ils se tournent vers le dollar non seulement pour la sécurité, mais aussi pour le rendement', a-t-il ajouté.
Un coupon de 3,15% pendant 10 ans
Teva faisait appel aux obligataires dans le but de financer le rachat des médicaments génériques du laboratoire américain Allergan.
Cette acquisition, évaluée à plus de 40 milliards de dollars (36,5 milliards d'euros), avait été annoncée l’année passée et devait être bouclée le mois dernier, mais les deux laboratoires ont dû repousser de trois mois leur échéancier, dans l'attente du feu vert des autorités américaines de la Concurrence.
A l’occasion de la publication des résultats la semaine passée, Erez Vigodman, directeur général de Teva, a indiqué qu’il 's’attendait à finaliser la vente à tout moment'. Le directeur général a annoncé par la même occasion que les prévisions en termes de chiffre d'affaires pour deuxième trimestre avaient été relevées, attendu désormais entre 4,9 et 5 milliards de dollars contre 4,8 à 4,9 milliards précédemment.
Concernant les nouvelles obligations, Teva a procédé à ce que l’on appelle une émission « jumbo » (multi-tranches). Les 15 milliards de dollars ont été répartis sur les maturités 2018, 2019, 2021, 2023, 2026 et 2046. Les coupons se montent respectivement à 1,40%, 1,90%, 2,20%, 2,80%, 3,15% et 4,10%.
A chaque fois, la coupure est fixée à 2.000 dollars, ce qui implique donc un risque de change. Teva Pharmaceuticals s’engage à payer les intérêts sur une base semestrielle, avec un premier versement fixé dans six mois. Ces nouvelles obligations ont un statut de dette senior non-sécurisée.
Emissions en euro et en franc suisse dans le pipeline
On notera que Teva devrait également émettre d’ici peu des obligations libellées en euro et en franc suisse. Selon le Financial Times, l’entreprise pharmaceutique et ses intermédiaires bancaires procèdent actuellement à une série de roadshows en Europe. Au total, Teva pourrait lever l’équivalent de 22 à 25 milliards de dollars.