Timide rebond de l'euro dans un marché de défiance

Les marchés financiers sont à scruter du côté de l'Espagne. Rajoy demandera-t-il ou pas la fameuse aide à l'Europe ? Entre fausse rumeur et vrai démenti, il appert que le gouvernement outre-Pyrénées serait prêt à passer à l'acte dès ce week-end... sauf que rien n'est moins sûr ! Voilà en substance ce à quoi jouent actuellement les cambistes. En définitive, puisqu'hier nous avions un agenda macro-économique désespérément creux, il fallait trouver du grain à moudre en vue de passer des ordres sur le forex trading. Soit ! Il n'empêche que le chômage au sein de la quatrième économie du vieux continent ressort encore en hausse de 1.72% d'augmentation d'août à septembre. La périphérique ibérique en récession est de fait dans le collimateur de la spéculation : la résurgence de tensions obligataires ne doit pas être occultée par l'accalmie dont font preuve les marchés ces récentes sessions de day trading.

Dans un contexte conjoncturel de plus en plus incertain, on sait désormais que la Grèce devrait recevoir la nouvelle tranche d'aide par les bailleurs de fonds étant donné du rapport de la troïka allant en ce sens. Désormais les cambistes attendent demain le comité des gouverneurs centraux de la BCE. En théorie Draghi ne devrait pas modifier le refi en laissant le curseur sur 0.75%. D'ailleurs selon l'IPC dans l'euroland, l'inflation paraît à nouveau solide et contrarie inéluctablement toute inflexion du loyer de l'argent. Quant à la Fed, Bernanke assure que la cherté des prix serait sous contrôle afin de tenter de couper court aux digressions attestant que les mesures ultra-accommodantes de la Fed finiront par attiser la hausse du coût de la vie. L'édile de l'institut d'émission de Washington en réactivant la planche à billets n'a pas que des amis effectivement aux Etats-Unis et ailleurs alors qu'il espère voir les instances politiques de la bannière étoilée s'entendre en vue de relancer de leur côté la machine économique à l'unisson au lieu de ces querelles de clocher stériles entre Républicains et Démocrates.

Aujourd'hui sur le flan des statistiques, les traders du marché des changes auront chez l'oncle Sam en préambule au rapport complet sur l'emploi délivré juste avant le prochain week-end l'enquête sur le travail dans le privé par l'ADP. L'ISM dans le tertiaire aura également son mot à dire tandis que les stocks de pétrole seront déversés. Sur notre rive, il sera question des ventes de détail et du PMI des services. A fortiori, vendredi sera la journée essentielle et devrait conditionner les applications sur les paires monétaires. Attention à la notation de Madrid avec l'Epée de Damoclès suspendue à la décision de Moody's qui à tout moment est à même de dégrader l'état à catégorie "junk" (spéculative)...

Techniquement, l'euro dollar est livré à lui même. Dans ces circonstances, le regain de ferveur à l'endroit de l'argent unique du vieux sol ne convainc pas outre mesure d'autant que le rebond s'enlise dans une zone 1.2950/1.2930. Certes, aux alentours du niveau, gare à une extension soudaine mais le panorama général ne daigne guère donner d'impulsion forte au nord. La notion de throwback au 1.2740, notre hypothèse privilégiée, serait remisée au placard sur fracture franche du 1.2950. Erigeons s'il vous plaît une strate de trading intraday s'étendant de 1.2945 à 1.2860.

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