Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Entre Wall Street et les marchés européens, c’est deux salles deux ambiances. Quand Nvidia (NASDAQ:NVDA) collectionne les plus-hauts outre-Atlantique, en Europe, l’atmosphère est bien différente : comme si l’instabilité politique ne suffisait pas, voilà que les profit warnings s’invitent dans l’équation…
Hier matin, j’étais invité sur le plateau de Boursolive pour parler des turbos et des valeurs liées à l’intelligence artificielle. Et alors que le temps m’a un peu manqué en fin d’intervention, je vais en profiter ce mardi pour revenir sur le cas de Nvidia.
Profitant à la fois d’une progression bluffante de la rentabilité, et de l’annonce d’un split (permettant d’améliorer l’accès et donc la liquidité de l’action), le titre du géant de la tech US est brièvement devenu, (mercredi dernier pour être précis), la première capitalisation boursière mondiale.
La market cap de la star de l’IA dépassait même les PIB français ou anglais (cf. screenshot Bloomberg ci-dessous).
Pour autant, depuis la fin de semaine dernière, le titre a commencé à corriger.
Et avec trois séances de baisse d’affilée, la correction d’environ 15 % en à peine 72h de Bourse commence à interpeller.
Nvidia a fini de grimper
Quand on jette un œil sur la situation graphique, on voit que le titre évolue sur une double zone de résistance, en hauts de canaux ascendants de moyen et court terme (visibles respectivement en grisé et en pointillés noirs sur mon graphique hebdomadaire ci-dessous).
Dans le même temps, on constate que beaucoup d’insiders de la société (le PDG en premier lieu) profitent des cours actuels pour s’alléger, voire encaisser leurs gains sur leurs stock options notamment.
La chose n’est d’ailleurs pas sans me rappeler la situation de Tesla (NASDAQ:TSLA) au premier trimestre 2022 (cf. encadré jaune ci-dessous).
On connaît la suite…
Des marchés européens beaucoup moins enthousiastes
Pour rester dans la microéconomie mais dans l’Hexagone cette fois, on voit des warnings fleurir depuis la fin du printemps.
Quadient a par exemple effacé un mois de hausse suite à la présentation de ses ambitions de moyen terme (cf. encadré jaune ci-dessous).
Idem avec Bic …
…ou encore Plastivaloire vendredi.
Last but not least, Airbus (EPA:AIR) y est allé de son avertissement hier soir, conduisant le titre à trébucher de 10 % tout de même ce matin (cf. ellipse rouge) …
… entraînant avec lui tous les acteurs du secteur aéronautique, notamment Dassault Aviation et autres Safran (EPA:SAF).
Au-delà des aléas politiques dans l’Hexagone, ce rappel à l’ordre de la microéconomie n’est selon moi pas anodin en ce début d’été.
Surtout dans un contexte où les moteurs de la hausse dans la tech US (comme Nvidia) finissent eux aussi par s’essouffler…