Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Donald Trump a donc mis de l’eau dans son vin. Pas d’escalade militaire après la riposte iranienne à l’assassinat du général Soleimani, riposte qui a consisté en des tirs de roquettes sur deux bases américaines installées en Irak, mais de « simples » sanctions économiques. Un moindre mal…
En conséquence, on a assisté à une remontée des rendements obligataires des contrats refuges Bund et T-Note. Du côté des devises, le yen a reflué, tandis que l’or tend maintenant à consolider les gains engrangés depuis Noël. Si ces actifs refuges n’ont sans doute pas dit leur dernier mot, il me semble qu’il va aussi falloir surveiller le bitcoin en termes de risk/reward comme hedge alternatif.
Depuis fin novembre, la stabilisation puis la reprise que j’entrevoyais (sur fond de divergence haussière active, cf. la flèche noire ci-dessous) dans mes dernières analyses ici et là se sont en tous les cas bel et bien produites, avec une poussée de la plus célèbre des cryptomonnaies sur les 8 000 $ en sortie de son ancienne large figure descendante (visible en pointillés noirs ci-dessous) qui me semble assez engageante.
Ter repetita ?
D’autant qu’outre ces aspects techniques, un nouveau halving est prévu pour le mois de mai prochain. Pour les profanes, ce procédé conçu par Satoshi Nakamoto (le « père fondateur » du bitcoin) vise à contrôler l’inflation du bitcoin. Grosso modo, tous les quatre ans (soit tous les 210 000 blocs minés), le réseau réduit automatiquement de moitié la contrepartie touchée à la suite de la création d’un nouveau bloc. Concrètement, un mineur qui touche à ce jour 12,5 BTC par bloc miné verra cette rémunération tomber à 6,25 BTC en mai prochain.
Pour faire le parallèle avec les actions, prenons l’exemple d’une entreprise qui procède à une réduction de capital par annulation d’actions. Ici, moins de titres en circulation augmente mécaniquement le bénéfice par action (BPA) restant pour les titres cotés. Il y a donc un effet relutif qui tend statistiquement à faire grimper le cours de Bourse.
Le bitcoin suivra-t-il la même logique ? Gardons en tous les cas en tête que les années 2012 et 2016, qui correspondent aux derniers halving en date, ont été résolument haussières pour la cryptodevise (cf. les deux graphiques ci-dessous). Alors, jamais deux sans trois en 2020 ?