A la faveur d'une meilleure visibilité sur sa situation budgétaire et d'un contexte de taux favorable, la Grèce est venue placer trois milliards d’euros d'obligations ce lundi, signant son retour sur le marché des capitaux internationaux après trois ans d’absence.
Comme lors de son dernier emprunt, le trésor a proposé aux investisseurs une obligation d’une durée de cinq ans, rémunérée par un coupon de 4,375%, contre 4,75% il y a trois ans.
L’emprunt a été pricé sous le pair à 98,906% du nominal, ce qui équivaut à un rendement annuel de 4,625%. Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, l'obligation se traite aux alentours des 99,30%.
A noter qu'Athènes a lancé en parallèle une offre d’échange aux détenteurs de l'obligation 4,75% remboursable en 2019. Si ceux-ci ne souhaitent pas les échanger, ils pourront se les faire rembourser par anticipation à un prix de 102,60% du nominal.
D'autres émissions à venir
Cette émission a été qualifiée de « succès total » par le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras.
Euclide Tsakalotos, ministre des Finances, a notamment expliqué que l'opération s'était déroulée mieux que prévu. « Cet emprunt n'est qu'un début, d’autres devraient suivre », a-t-il ajouté.
L'emprunt marque en outre la volonté du pays de regagner un accès au marché des capitaux, alors que le troisième plan de sauvetage dont il bénéficie depuis l’été 2015 doit prendre fin d'ici un an.
Dernièrement, les créanciers de la Grèce ont jugé que le pays avait mis suffisamment de réformes en œuvre pour débloquer une nouvelle tranche d’aide de 7,7 milliards d’euros, évitant à Athènes de faire défaut sur ses dettes à honorer en juillet.
Dans la foulée, l’agence Moody’s avait relevé d'un cran à « Caa2 » la note qu’elle attribue à la dette souveraine grecque, assortie d’une perspective positive. Standard & Poor’s a rehaussé pour sa part de « stable » à « positive » la perspective de la note « B- » d’Athènes.