La Commerzbank (DE:CBKG) sollicitait les investisseurs obligataires ce lundi matin, au détour d’un emprunt de type subordonné remboursable dans dix ans.
Deuxième banque privée allemande, elle a levé à cette occasion un demi-milliard d'euros et a dû proposer pour cela un rendement à l’émission de 4,125%, sur base d’un pricing réalisé sous le pair à 98,96% du nominal.
La coupure est fixée à 1.000 euros et le coupon, payable sur une base annuelle, à 4%.
Cette obligation devrait être notée Ba1 dans la catégorie spéculative chez Moody’s. Standard & Poor’s et Fitch rating attribuent pour leur part une note investissement BBB- et BBB à l’émission.
La dette senior émise par l’établissement financier, qui offre davantage de garantie aux créanciers, est notée à chaque fois deux crans de mieux. Pour plus d'informations sur la différence entre les obligations senior et subordonnée, n'hésitez pas à consulter notre article de l'Oblis School.
Fragilisée par la faiblesse des taux et sa restructuration
La Commerzbank a connu une année 2016 difficile, fragilisée par la faiblesse des taux qui ronge ses marges, conséquence de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne.
La faiblesse historique des taux a d’ailleurs conduit la direction à revoir à la baisse ses prévisions de résultats au mois d’août, indiquant tabler sur "un modeste bénéfice net annuel, incluant des dépréciations d'actifs pour 700 millions d'euros'.
Quelques semaines plus tard, la direction annonçait un vaste plan de restructuration, prévoyant un recentrage sur ses activités de base, (la banque de détail pour les particuliers et les entreprises), avec la suppression de 9.600 emplois, soit près d'un poste sur cinq d'ici 2020.
La Banque, qui avait versé au titre de son exercice 2015 un dividende pour la première fois depuis la crise de 2008, a par ailleurs annoncé la suppression de celui-ci.
A noter qu'au troisième trimestre, plombé par les coûts liés à sa vaste restructuration, le groupe de Francfort a essuyé une perte nette de 288 millions, contre un bénéfice net de 235 millions un an plus tôt.