Comptant parmi les plus importantes compagnies pétrolières d’Amérique latine, Ecopetrol vient de lever deux milliards de dollars sur le marché obligataire. Accessible par coupures de 1.000 dollars, l’émission est notée "BBB-" chez Standard & Poor’s.
Répertoriée dans notre sélection, cette nouvelle obligation est recherchée dès les premiers échanges sur le secondaire. Il faut en effet compter sur un cours de 103% du nominal pour se positionner à l'achat. Supérieur à 6%, son rendement annuel jusqu’à échéance (29 avril 2030) n’en reste pas moins attractif.
Ecopetrol fait partie de ces sociétés notées à la limite de la catégorie "Investment grade". Jusqu'il y a peu, la compagnie pétrolière et gazière était d’ailleurs encore considérée comme un émetteur spéculatif par Standard & Poor’s. Celle-ci a relevé, en juin dernier, de "BB+" à "BBB-" son rating, mettant en exergue notamment le support sous-jacent du gouvernement. La perspective associée est "stable".
A propos d’Ecopetrol
Détenu majoritairement par l’Etat colombien, Ecopetrol est présent à travers tous les échelons de l'industrie pétro-gazière, allant de l'exploration et de la production - en amont - à la transformation industrielle, à la logistique et et la vente - en aval.
Ses états financiers font état pour l’exercice 2019 d’un chiffre d’affaires de 70,8 milliards de pesos colombiens (soit un peu moins de deux milliards de dollars), pour un bénéfice net équivalent à 330 millions de dollars.
Réduction de la production
Ecopetrol, dont l’émission a été sursouscrite 2,5 fois auprès d’une base de 250 investisseurs, a annoncé en marge de cette levée de dette que ses résultats du premier trimestre ont été sérieusement impactés par la conjugaison de plusieurs facteurs.
A savoir, une chute sans précédent du baril, la hausse des coûts d’exploitation, la dépréciation du peso colombien par rapport au dollar américain ou encore, la volatilité des marchés qui a affecté la valorisation de son portefeuille d’investissement.
Partant, le management s'attend à ce que le résultat net consolidé (avant dépréciations) sur la période baisse jusqu’à 65% comparativement à celui du premier trimestre de 2019.
Dans cet environnement de marché difficile, Ecopetrol ajoute qu’il pourrait réduire sa production cette année, laquelle se situe actuellement dans une fourchette allant de 745.000 à 760.000 de barils de pétrole par jour.
La société dirigée par Felipe Bayón Pardo, qui a été à plusieurs reprises épinglée pour les désastres écologiques provoqués par ses activités, a également réduit de plus d'un milliard de dollars ses investissements prévus en 2020.