L’année 2016 fut synonyme d'un rebond à deux chiffres pour le rouble face aux principales devises que sont l’euro et le dollar. La tendance va-t-elle se poursuivre cette année ? Oblis fait le point.
Il y a pratiquement un an jour pour jour, le baril de pétrole tombait à ses plus bas de douze ans, faisant chuter dans son sillage la monnaie russe à un niveau historique de 88 roubles pour un euro.
Profondément dépendantes des hydrocarbures, la devise et son économie se voyaient également mises à mal par le poids des sanctions occidentales, infligées en réponse de l'intervention russe en Ukraine.
Malgré un très mauvais début d’année, le rouble allait malgré tout se reprendre au fil des semaines, pouvant compter sur la faiblesse de l’euro, sur un différentiel de taux d’intérêt qui lui est profitable ou encore, à la faveur d’un rebond du pétrole grâce à l’accord des principaux pays producteurs pour réduire l'offre mondiale. Au final, la devise russe a clôturé 2016 en hausse de 25% face à l’euro.
Toujours loin de son niveau d’avant crise
Pour autant, même si le rouble a regagné un peu de terrain, sa valorisation reste toujours inférieure d‘environ 40% à son niveau « normal » d'avant crise, de quoi laisser entrevoir pour les plus optimistes une marge d’appréciation confortable.
Et ce d'autant que des voix commencent à s'élever en Europe pour une levée des sanctions et qu'Outre-Atlantique, la présidence Trump pourrait signifier un dégel des relations russo-américaines, lesquelles s’étaient fortement détériorées sous l’ère Obama.
Autre signe d'optimisme pour le rouble: après deux années de récession, la croissance devrait faire son retour en Russie, la Banque mondiale vient d’ailleurs de relever de 0,6 à 1,2% sa prévision de croissance pour l’année en cours.
Enfin, la Russie se situerait en tête des placements jugés attrayants parmi les pays émergents. 'Pour les investisseurs qui empruntent dans des devises à faible taux d’intérêt et qui placent le montant ainsi obtenu sur des monnaies offrant des rendements élevés, le rouble est un must', pouvait-on lire dans un article de Bloomberg qui cite UBS.
Le broker suisse estime qu’une telle opération, appelée « carry trade » dans le jargon, offre un return potentiel de 26% à un horizon de 12 mois, le rendement le plus important parmi les devises de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique).
Investir en rouble avec un rendement de 8%
Les investisseurs confiants dans l’évolution du rouble pourront trouver plusieurs obligations libellées dans cette devise dans notre sélection.
Parmi d'autres, nous avons épinglé l'emprunt de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement, remboursable en novembre 2019 et qui propose un coupon fixe de 7,50%.
Sur base d'un cours indicatif de 101% du nominal, l'investisseur peut tabler sur un rendement annuel légèrement supérieur à 7%.
Veuillez noter que les coupons versés par cette obligation ainsi que son remboursement se feront en euros.
Cette émission ne bénéficie d’aucun rating. Toutefois, l’EBRD est un émetteur solide, comme le souligne son triple « A » (la meilleure note possible) auprès des trois grandes agences. En d’autres termes, le risque lié à cette obligation est quasi exclusivement reporté sur la devise d’émission.