L’approche de la Coupe du monde de football – les festivités démarrent ce jeudi 12 juin - propulse le Brésil au devant de l’actualité sportive, mais également économique. Certains investisseurs, à l’aise avec le risque de change, pourraient être tentés de prendre position sur des obligations libellées en real brésilien, lesquelles affichent des rendements sensiblement plus élevés qu’en euro.
La banque publique allemande KfW, par exemple, est présente sur le marché avec une obligation offrant actuellement un rendement de 9,64%. La maturité de cet emprunt est précisément égale au 15 mars 2016 tandis que le coupon s’élève à 6%. La taille totale émise se monte à 1,1 milliard de réals brésiliens, par coupure(s) de 5.000 réals, de quoi assurer une certaine liquidité sur le marché secondaire.
Ce titre de dette est par ailleurs noté triple ‘A’ chez Standard & Poor’s, la meilleure note possible auprès de cette agence de rating. En d’autres termes, le risque lié à cet emprunt est essentiellement concentré sur la devise.
Le real brésilien affiche une performance positive face à l’euro depuis le début de l’année. Il ne faut cependant pas oublier la dégringolade encaissée par la monnaie brésilienne au début de l’été 2013, victime du désintérêt massif d’investisseurs se repositionnant sur une économie américaine montrant des signes de reprise. A l’inverse, le Brésil montre des signes de ralentissement, après des années de croissance. En 2013, le Produit intérieur brut (PIB) affiche un léger +2,3%, inférieur aux +7,5% atteints en 2010. Les prévisions de la Banque centrale brésilienne laissent entrevoir une croissance de 2% pour cette année. S&P, qui a dégradé la note souveraine brésilienne en mars à « BBB- », n'attend que 1,8% de croissance en 2014 et 2% en 2015.
La présidente Dilma Rousseff, dont le mandat sera remis en jeu dans quelques mois, ne s’explique pas le ralentissement de l’économie, après plusieurs années de nette progression du PIB. Toutes les conditions sont réunies non seulement pour une croissance, mais pour une croissance rapide a-t-elle déclaré à plusieurs journalistes ce mardi 3 juin. La « mauvaise humeur » des marchés explique la quasi-stagnation de l’économie au premier trimestre a-t-elle ajouté. Mais pour certains observateurs, comme Mark Mobius de Franklin Templeton Investments, le pays a plus que jamais besoin de réformes.