En résumé, voici les principaux commentaires des membres de la BCE depuis la réunion de début septembre. On voit très nettement qu’il n’y a pas de consensus qui se dégage à propos de l’opportunité de prendre de nouvelles mesures, une division très nette apparaissant entre les pays à influence latine et les pays à influence germanique, qui sont favorables au statu quo. Deux choses paraissent toutefois certaines : il y aura d’autres mesures à l’avenir qui seront prises, au regard des risques baissiers pesant sur l’inflation, mais il semble clairement exclu pour le moment qu’il y ait une modification de la clé de répartition du capital dans le cadre des rachats de dette souveraine. C’est un enjeu crucial en termes de politique monétaire mais c’est aussi un débat politique bien trop hasardeux pour Mario Draghi.
Les derniers faits marquants :
L’Iran, qui est un des acteurs clés du marché pétrolier, a clairement laissé entendre que la réunion de l’OPEP ne devrait aboutir à aucune décision globale, ce qui a également été corroboré par l’Algérie. Le marché ne doit donc pas avoir des attentes trop importantes concernant l’issue de ce sommet car le risque de déception (qui se traduirait logiquement par une baisse du cours du baril) est élevé. De notre point de vue, il s’agit d’un non-évènement qui ne change pas la donne sur le marché, à savoir qu’actuellement l’OPEP pompe à un maximum, en particulier l’Arabie Saoudite, ce qui limite très nettement le potentiel de hausse de l’offre.
La note de la Turquie a été abaissée par Moody’s en catégorie « junk », ce qui est assez surprenant puisqu’un communiqué diffusé la semaine dernière par l’agence de notation semblait plutôt confiant concernant l’économie turque. Pour avoir été sur place récemment, il est indéniable que le risque politique n’aura qu’un faible impact sur l’évolution de l’activité, les investisseurs vont certainement revenir dès 2017 dans le pays, une fois que le souvenir du coup d’Etat raté sera moins présent dans les esprits. Lorsqu’il s’agit d’investir dans les marchés émergents, il y a finalement assez peu d’opportunités intéressantes qui se présentent. Il y a bien sûr l’Inde et la Chine, la Colombie, le Mexique mais surtout la Turquie pour évoquer les pays plus proches de nous.
La livre sterling reste comateuse, en atteignant un point bas depuis mi-août par rapport à l’euro. Les inquiétudes des investisseurs concernent le processus politique qui va s’ouvrir dans le cadre du Brexit et notamment la capacité des banques britanniques à conserver leur passeport européen. Plusieurs pays, à juste titre, ont souligné que ce passeport ne peut pas être logiquement accordé aux banques britanniques. Dans ce cas de figure, ce serait une vraie opportunité pour les banques continentales qui pourraient regagner des parts de marché, notamment dans le secteur de la banque privée.
A suivre aujourd'hui :
Au niveau des indicateurs américains pour le mois de septembre: PMI services (consensus à 51,2), indice manufacturier de la Fed de Richmond (consensus à -2), et indice de la Fed de Dallas à propos des revenus des services. On notera également le discours de Stanley Fischer à 17h15, heure française, qui pourrait permettre de confirmer ce que le marché sait déjà, à savoir que la Fed devrait durcir sa politique monétaire en décembre.
A surveiller à propos de la BCE jeudi les discours de Draghi et de Praet.