Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Mon approche des marchés concilie analyse fondamentale, afin de cerner au mieux les enjeux de fond sur tel ou tel actif (action, devises etc.), et analyse technique. Mon but en l’occurrence est de trouver le meilleur timing d’entrée possible en termes de risk/reward et de probabilité de réussite.
De l’association de ces deux analyses découle une méthode et des anticipations, comme celle de la baisse de l’Eurodollar hier. Un pari payant puisque la paire a nettement décoché sous les 1,12 $ pour retomber sur des plus bas depuis juin 2017.
Les raisons « fondamentales » de cette tendance sont connues et restent les mêmes depuis plusieurs semaines. Avec une économie européenne dont les risques de ralentissement sont plus marqués qu’aux Etats-Unis (nous en avons encore eu la preuve hier avec un indice Ifo en repli au titre du mois en cours, alors que les économistes tablaient au contraire sur une légère amélioration du moral des entreprises allemandes) et, par extension, un écart de taux longs forcément toujours très favorable aux Etats-Unis – après l’Ifo, le rendement du Bund est à nouveau retombé en territoire négatif hier quand, en comparaison, les T-Bonds américains rapportent plus de 2,5%.
Ce contexte de « spread » rend peu plausible le scénario d’une hausse durable de l’eurodollar, mais alors que certains « stratèges » tentaient d’expliquer dans la soirée le pourquoi du comment du recul d’hier, j’y vois pour ma part une raison technique très factuelle : un effet d’emballement en rupture d’un beau support (visible en pointillés noirs sur mon graphique journalier ci-dessous).
Les ordres de vente stop ont sauté en nombre
Le principe est peu ou prou le même que celui observé dans la hausse récente du Bitcoin ou encore la chute du Palladium, avec l’effet boule de neige des ordres en attente, à la vente pour le coup hier, ordres qui se déclenchent en simultané en cas de passage sous un niveau nettement défini.
Grosso modo, plus il y a de tentatives de sursaut au-dessus d’une zone de prix nettement définie et plus, quand celle-ci casse, le mouvement est impulsif. Hier, après deux appuis en mars et avril dans la zone des 1,12 $, l’emballement lié à la cassure de ce cap a fait le reste.
Une grande majorité des acheteurs depuis deux mois ayant placé leurs stops sous ces plus bas, ces ordres ont tous sauté en simultané dans l’inscription de ces nouveaux creux, un scénario somme toute assez classique.
Le principe d’accélération est d’ailleurs l’un des axes clefs que je mets en place dans mes stratégies quotidiennes. Mes abonnés à SMS Cash Alert ont pu en profiter pas plus tard que ce matin, avec une nouvelle plus-value de 15% sur les Put pris la veille, soit 150 € encaissés en moins de 24 heures sur une simple mise de départ de 1 000 € !
Outre les accélérations, l’autre axe de mes stratégies journalières réside les retournements. Je vous invite si nécessaire à consulter la seconde partie de ce document pour bien comprendre de quoi il retourne.
Sachez enfin que j’évoquerai la semaine prochaine la situation des indices boursiers qui, perchés sur des sommets, vont vite être opportuns à vendre.
A cet égard, gardez bien en tête que plus ça monte en amont, plus le potentiel d’accélération dans la baisse va proportionnellement augmenter. Là encore, il s’agit d’un principe maintes fois éprouvé, d’où certains adages comme « les marchés prennent l’escalier pour monter et l’ascenseur pour descendre ».
Et en parlant d’adages, le « Sell in may and go away » risque d’être fort à propos cette année…