L’action Unifiedpost a bondi de 80% la semaine passée en l’espace de deux séances. Le marché réagissait avec enthousiasme à la montée en puissance de Marc Coucke au sein du capital du spécialiste de la numérisation des factures pour entreprises.
Marc Coucke, qui via son véhicule d’investissement Alychlo, est présent au capital de nombreuses entreprises belges, on pense au fournisseur de produits pour pharmacie Fagron, au spécialiste de l’épuration Ekopak ou encore Smartphoto, a plus que doublé à 12% sa participation dans Unifiedpost.
De quoi permettre à celui qui est aussi l'un des propriétaires du Sporting d’Anderlecht, de devenir un actionnaire de référence de la fintech wallonne.
L’annonce a donc été saluée comme il se doit par le marché, l’action ayant bondi de 50% jeudi dernier, au lendemain de l'annonce, et encore de 19% lors de la séance suivante.
Assurément une bouffée d’oxygène pour l’entreprise basée à La Hulpe, qui a vu sa valorisation être divisée par six depuis son introduction en bourse il y a deux ans.
Dans un marché alors porteur pour les valeurs de croissance, avec en arrière-plan, l'accélération de la digitalisation des entreprises en marge de la pandémie, Unifiedpost avait levé 252 millions d’euros, soit bien plus que recherché, tandis que la demande des investisseurs s'était révélée six fois supérieure à l’offre. But de l’opération, financer la croissance externe de l'entreprise technologique par des acquisitions.
Relier les PME européennes
L’objectif de la société est de connecter, via un portail permettant l’envoi, la réception et le paiement des factures, les PME entre elles à travers toute l’Europe, ce qui requiert naturellement une présence sur chacun des territoires.
C’est dans cette optique que le groupe a racheté la firme allemande Crossinx l’année passée, de quoi faire son entrée sur le marché domestique. Montant de l’investissement… 100 millions d’euros.
Les analystes se sont alors inquiétés des dépenses, d'autant que le groupe a vu sa trésorerie passer de 100 millions de liquidités à 15 millions de dettes sur la seule année 2021.
L’action allait ensuite s’effondrer en mars dernier, lorsque Unifiedpost informait avoir contracté une ligne de crédit de plusieurs dizaines de millions d’euros à un taux de 11%.
Un taux qui donne des "frissons" pour reprendre les termes des analystes de Degroof Petercam, qui avaient dans la foulée diviser par plus de moitié leur objectif de cours sur l’action (8 euros actuellement).
"Un potentiel de croissance"
Alors que l’action n’en finissait plus d’enfoncer de nouveaux planchers, le fait que le milliardaire belge devienne un actionnaire de référence a manifestement rassuré les investisseurs, et a permis à l’action de remonter autour des 4 euros, contre un plus bas historique de 2,2 euros avant l'annonce.
"Unifiedpost était sur notre radar depuis un moment", a confié la direction du groupe dans la presse financière, soulignant que "la croissance organique de l'entreprise et ses revenus récurrents montrent qu'il existe un potentiel de croissance".
A ce titre, il va sans dire que le marché tiendra à l’oeil les résultats semestriels qui seront publiés le 16 septembre prochain par l’entreprise.
Unifiedpost a bouclé 2021 sur un chiffre d’affaires plus que doublé à 170,5 millions d’euros, sur fond d’une combinaison de croissance organique et d'acquisitions.
Du côté des analystes, les objectifs de cours à douze mois varient entre 8 et 24 euros, avec deux recommandations "à conserver" sur le dossier, une "neutre" et un conseil d'achat. L'objectif de cours médian référencé par Bloomberg atteint par ailleurs 14 euros, soit un potentiel de hausse plus qu'appréciable. A chacun bien sûr de se faire son opinion...