Le moment fort de la séance sera la première conférence de presse qu’accordera le président élu Trump depuis New York (à 19h, heure de Paris). On a pu constater ces derniers jours une fébrilité grandissante de la part des investisseurs quant à la politique économique que pourrait mener le nouveau locataire de la Maison Blanche. La conférence de presse du jour est très attendue mais elle ne devrait finalement pas permettre de réellement lever le voile sur les intentions de Donald Trump. Les problématiques économiques pourraient être en grande partie éclipsées à l’occasion de cet échange par les questions concernant la politique étrangère (attitude face à la Chine, l’Iran ou encore la Corée du Nord), les questions sociales (abrogation de l’Obamacare et mesures transitoires de couverture prévues par les Républicains) et probablement les accusations de népotisme.
On peut, au minimum, s’attendre à ce que les incohérences économiques du programme du président élu soient soulevées. Si nous avions la chance de pouvoir poser une question, ce serait celle-ci: « Monsieur le Président, comment allez-vous faire pour financer votre plan d’infrastructures tout en promettant des baisses d’impôts et sans que cela ne conduise à une augmentation du déficit ? ». Pendant la campagne, Donald Trump a en effet plaidé pour un plan de relance d’environ 1500 milliards de dollars et aussi proposer des baisses d’impôts qui devraient entraîner une perte de rentrées fiscales pour l’Etat fédéral d’environ 6000 milliards de dollars. Il n’y a pas besoin d’être doué en mathématiques pour comprendre qu’il ne pourra certainement pas mener de front, avec le soutien des Républicains qui n’est pas assuré, ces deux objectifs. Il a laissé entendre qu’il choisirait de recourir à l’endettement (ce qu’il a fait abondamment en tant qu’homme d’affaires) en émettant des bons du Trésor à 50 ans et à 100 ans. Cependant, le contexte sur le marché obligataire n’est plus aussi favorable qu’il y a encore quelques mois. Beaucoup de points essentiels restent encore à éclaircir avant l’investiture du 20 janvier.
Les derniers faits marquants :
Principal indicateur macroéconomique hier, sur fond de faible volatilité, la publication de l’indice d’optimisme des petites entreprises outre-Atlantique qui a surpris. Il est ressorti à 105,8 contre 99,5 attendu en décembre. Il s’agit d’un point haut depuis 2004, ce qui confirme, une énième fois, que les Etats-Unis ont tourné la page de la crise de 2007/08.
Le marché des changes sera à surveiller de très près en 2017, et notamment les points de fragilité qui ont déjà été décelés au cours des derniers mois, comme la lire turque. Il s’agissait de la seule devise émergente majeure en baisse hier. Sur les dix derniers jours, elle affiche un repli de près de 6,70% face à l’USD. Le risque politique (attentats, réforme constitutionnelle etc..) est le principal moteur de dépréciation de la monnaie.
Sur le front des actions, le groupe Parrot (PA:PARRO), symbole de la French Tech, a annoncé hier la suppression de 290 emplois dont 150 en France, y compris dans la recherche et développement. La réaction des investisseurs fut immédiate puisque le titre a chuté en bourse de (à la clôture de Paris). Le groupe, qui est pourtant numéro deux du secteur, fait les frais de la guerre des prix impulsées par ses concurrents chinois, notamment le groupe DJI.
A suivre aujourd'hui :
Le moment fort de la séance sera la première conférence de presse du président élu Trump à New York à 19h, heure de Paris.
Côté statistiques, le Royaume-Uni doit publier ses chiffres pour la production industrielle (estimation à +0,8% en nov. en mensuel) et la production manufacturière (+0,5% en nov. en mensuel). Malgré les bons indicateurs publiés ces derniers mois, la livre sterling reste fortement sous pression au fur à mesure qu’approche l’échéance de fin mars qui doit conduire au déclenchement de l’article 50 par Londres. Des incertitudes nombreuses ont été soulevées ces derniers jours sur la manière dont le cabinet May va mener les négociations avec l’UE.