Les investisseurs vont se focaliser, logiquement, sur la réunion de banque centrale la plus importante du mois d’août aujourd’hui. Les attentes sont grandes concernant un assouplissement monétaire de la part de la Banque d’Angleterre (BoE). Le marché a été échaudé en juillet par le statu quo surprise outre-Manche, il compte désormais sur une baisse de 25 points de base du principal taux directeur. Ce scénario nous parait crédible étant donné que la banque centrale a pu récolter suffisamment de données, notamment concernant les PMI, qui confirment le risque élevé de récession, d’ampleur similaire à 2009. Une action pour rassurer les investisseurs et les entreprises est donc nécessaire même s’il n’y a pas d’urgence étant qu’il n’y a pas de durcissement inquiétant des conditions de crédit ou de panique de marché. La baisse des taux de la Banque d’Angleterre n’est qu’une question de temps et elle a d’ailleurs déjà été intégrée en grande partie dans les prix offerts sur le marché, en particulier au niveau du marché des changes. Une fois la décision de la BoE connue, une période d’accalmie s’ouvrira au niveau des banques centrales, au moins jusqu’au Symposium de Jackson Hole qui aura lieu l’avant-dernière semaine d’août et où s’exprimera notamment Janet Yellen. Le mois de septembre sera particulièrement chargé avec plus d’une trentaine de réunions de banque centrale qui seront d’intérêt pour le marché.
Les derniers faits marquants :
Principal indicateur de la veille : l’enquête APD sur l’emploi privé outre-Atlantique. La dynamique sur le marché du travail reste positive avec près de 179 000 créations d’emplois en juillet, en hausse par rapport au mois de juin (172k).
Léger mieux dans les services en France avec de nouveau une croissance constatée le mois dernier, notamment sous l’effet d’une reprise du volume des commandes nouvelles. L’indice des services a atteint 50,5, ce qui confirme l’expansion du secteur. Cette donnée tranche avec les statistiques concernant le secteur manufacturier qui reste toujours à la traîne en France. Autre nouvelle positive pour l’économie nationale : l’emploi privé a affiché une progression, certes faible (+0,1%), en 2015.
Au niveau du marché pétrolier, les investisseurs anticipent désormais que le rééquilibrage qui a été si souvent annoncé ne sera perceptible qu’en 2017, l’offre continuant de croître. La production interrompue dans certaines zones a repris, ce qui explique la tendance baissière constatée au niveau du WTI et du Brent. Le marché s’inquiète notamment de plus en plus d’une hausse de la production américaine de pétrole de schiste dans les prochaines semaines. En l’espace de seulement deux ans, d’impressionnants progrès techniques ont été réalisés outre-Atlantique permettant à certains puits dans le Dakota du Sud d’être rentables même autour de 20-25 USD le baril, ce qui est de nature à entretenir la psychose à propos d’une offre surabondante. Comme nous l’anticipons au printemps, la baisse du baril n’était (et n’est) pas terminée.
A suivre aujourd'hui :
Journée spéciale BoE avec la décision de politique monétaire attendue outre-Manche et également la publication du rapport trimestriel sur l’inflation. Le consensus de marché table sur une baisse du principal taux directeur de 25 points de base.
Sur le plan américain : inscriptions hebdomadaires au chômage (consensus à 265k contre 266k la semaine précédente), commandes à l’industrie en juin (-1,8% prévu), et enfin indice Bloomberg de confiance des consommateurs (42,9 précédemment). Ces données seront essentielles pour la FED afin de mieux juger de l’état de l’économie américaine et de décider de l’opportunité d’une nouvelle hausse des taux.