Les banques centrales se sont engagées dans un processus de resserrement monétaire synonyme de hausse des taux d’intérêts. Pour profiter ou tout simplement protéger son portefeuille de ces fluctuations monétaires, Oblis revient pour vous sur quelques possibilités d’investissement en obligations.
Rappelons d’emblée que les taux remontent des deux côtés de l’Atlantique du fait des Banques centrales qui abandonnent leurs mesures de relance économique au profit d’une hausse des taux directeurs visant à combattre une inflation galopante. La hausse des taux se matérialise davantage aux Etats-Unis. La Fed a déjà relevé ses taux en mars dans la fourchette 0,50-0,75% et prévoit de la faire à plusieurs reprises cette année.
De notre côté de l’Atlantique, où le principal taux directeur est à zéro, une première hausse de 25 points de base devrait intervenir en fin d’année.
Dans l’attente, les marchés ont déjà intégré partiellement ses hausses des taux, ce qui explique que le rendement belge à dix ans a renoué la semaine passée avec les 1%, tandis que le bon du trésor américain de maturité similaire propose du 2,50% en dollar.
Comme d’habitude, la remontée des taux d’intérêt impacte directement le cours des obligations en portefeuille. Dans le cas où cette remontée des taux devait se renforcer, ce qui tout sauf exclu compte tenu du resserrement monétaire lancé par les banques centrales, la valorisation des portefeuilles s’en fera ressentir.
Une question se pose donc: comment se protéger contre le risque de hausse des taux d'intérêt?
Les obligations à coupon variable
Dans ce contexte monétaire, une solution est de diversifier une partie de son portefeuille dans des obligations à taux variable. Contrairement à leurs consœurs à taux fixe, pour lesquelles le taux d’intérêt est connu une fois pour toute lors de l’émission, celui des obligations à taux variable va évoluer en fonction des taux du marché.
Malheureusement, ces obligations se sont faites rares ces dernières années, compte tenu justement de la faiblesse des taux. En revanche, il existe des obligations assorties de coupon qui sont amenés à devenir variable dans le temps.
Pour exemple, Volkswagen a émis la semaine passée une obligation perpétuelle qui est assortie d’un coupon annuel de 4,375% jusqu’en 2031. A ce moment, le constructeur pourra s’il le veut, rembourser son obligation. Dans le cas contraire, il deviendra variable et sera calculé sur base du taux de référence en euro à neuf ans majoré d’une prime de 3,36%.
Citons également l’obligation émise en début d’année par Total Energie. Elle est assortie d’un coupon fixe de 3,25% jusqu’en 2037, lequel deviendra variable dans le cas où le groupe énergétique laisse courir son emprunt. Bon à savoir, son cours avoisine les 90% du nominal, ce qui la rend fiscalement attractive pour l’investisseur résident belge.
Attention, les obligations perpétuelles sont plus risquées que les obligations classiques. En pour cause, en cas de faillite de l’émetteur, le remboursement de ces obligations est subordonné au remboursement des dettes ‘senior’. C’est aussi pourquoi elle offre un coupon nettement plus élevé.