Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Les investisseurs américains ne s’embarrassent pas des incertitudes et tensions liées au scrutin présidentiel. L’étrange comportement du Nasdaq témoigne de cette imperméabilité, qui n’a pas échappé à Philippe Béchade…
Mieux qu’un vaccin contre le Covid-19, mieux qu’un « super QE », voici le scénario dont Wall Street ne voulait pas, c’est-à-dire des résultats serrés (contrairement aux anticipations d’un large succès de Joe Biden qui expliquent les 4% repris en 48 heures) et logiquement contestés.
Car même si on déteste Donald Trump (vaniteux, vulgaire, puéril, menteur…), impossible de nier que dans certains Etats où le candidat démocrate a opéré une « remontada » miraculeuse au fil des dépouillements, le scrutin présidentiel américain est entaché de multiples suspicions de fraude.
Un fort soupçon pèse actuellement sur les votes par correspondance, avec des anomalies déjà avérées, en particulier dans le Michigan, où une déferlante de dizaines de milliers de votes univoques, tous favorables à Joe Biden, a été observée. Situation troublante également dans le Wisconsin, où il semblerait qu’il y ait eu plus de votes que de votants et où le taux de participation atteindrait 89%, du jamais vu dans aucun Etat de l’Union en 140 ans !
Ainsi, contrairement aux prévisions d’une large victoire de Joe Biden annoncée de concert par les sondeurs et les médias, les investisseurs se retrouvent dans une situation d’incertitude qui, théoriquement, dans un monde normal, aurait dû faire vaciller les marchés actions.
Le Nasdaq en roue libre
Et pourtant, le Nasdaq a ouvert un spectaculaire « gap » au-dessus des 11 214 points, s’envolant de 4,5% à mi-séance et allant même tester les 11 660 points, soit une hausse de 7% en l’espace de trois séances qui a effacé toutes les pertes depuis le 16 octobre. L’indice aura ainsi pulvérisé au passage la résistance des 11 500 points et invalidé l’ébauche d’un « double-top » sous les 12 000 points (2 septembre et 12 octobre).
Cette ébauche de « M », suivie d’un rebond un peu au milieu de nulle part (vers les 10 900 points) et d’un effacement de trois semaines de baisse en à peine trois jours est un scénario étonnant et auquel nous n’avions plus assisté depuis des années. Plus troublante encore aura été la clôture au-delà des 11 550 points, seuil au-delà duquel il n’y a plus aucune résistance.
Peu importe, finalement, qui de Donald Trump ou de Joe Biden sera déclaré vainqueur : le verdict de cette élection présidentielle d’ores et déjà historique semble n’avoir aucun impact sur la stratégie des investisseurs, avec des programmes d’achats qui demeurent strictement identiques et la poursuite de la ruée algorithmique sur les GAFAM (+5% sur Microsoft (NASDAQ:MSFT), +6% sur Alphabet (NASDAQ:GOOGL), +6,3% pour Amazon (NASDAQ:AMZN), +8,3% sur Facebook (NASDAQ:FB) – revenu à 4% de ses records absolus – et +4,1 % sur Apple (NASDAQ:AAPL), qui fait ici figure de retardataire).
Bref, les programmes d’achats demeurent plus que jamais les mêmes depuis la mi-mars et le Nasdaq demeure plus que jamais le « grand attracteur » des liquidités, que l’actualité du jour soit ou non conforme aux anticipations.