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Wall Street poursuit son incroyable série haussière… avec le concours de la FED

Publié le 09/04/2019 08:13
Mis à jour le 09/07/2023 12:32
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Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Wall Street vient donc d’aligner une treizième semaine de hausse sur une série de quinze et de revenir à moins de 2% de ses records absolus. Impressionnant. En parallèle – mais ceci pourrait bien expliquer cela –, la Maison Blanche multiplie les coups de pression sur la FED, d’abord pour réclamer une baisse des taux de 50 points, ensuite pour restaurer le fameux « quantitative easing » (« QE »), et enfin pour placer deux « fidèles » au board.

Il s’agit de Stephen Moore, commentateur économique et membre d’un groupe de réflexion conservateur (mais soupçonné de malversations financières), et d’Herman Cain, ex-dirigeant de la chaîne de pizzas Godfather’s Pizza… et accusé de multiples harcèlements sexuels.

Ce n’est toutefois pas le genre d’accusations qui révulsent Donald Trump, ni son entourage immédiat. Larry Kudlow, l’ex-commentateur de CNBC, soutient en effet sans réserve les 2 nominés.

Assez curieusement, Herman Cain s’était jadis exprimé pour critiquer le laxisme monétaire de la FED ces dernières années. Tout comme d’ailleurs le président américain, lequel a ensuite opéré un 180 degrés pour devenir une fois élu un fervent partisan du « QE ».

Or, la possibilité de multiplier les « QE » sans jamais subir de retour de bâton figure au premier rang des idées excentriques qui séduisent de concert Wall Street et la Maison Blanche, la seconde s’étant même fixée comme cap de faire progresser la première jusqu’au firmament.

La « MMT », nouvelle fumisterie à la mode
Ce perpétuel recours à la corne d’abondance monétaire a pour acronyme « MMT » (ou Théorie Monétaire Moderne), une théorie qui postule notamment que les États-Unis peuvent imprimer toujours plus de monnaie pour rembourser leur dette sans que cela impacte le prix de l’argent. Mais est-ce vraiment une théorie ? Pour ma part, je pense qu’il s’agit plutôt d’un constat, et pour paraphraser un anti-aphorisme que j’aime beaucoup, « ça fonctionne en pratique, donc ça ne fonctionnera jamais en théorie ».

Les tenants de la MMT se sont fixés comme but de faire coïncider les deux afin de parfaire l’anesthésie du sens critique des détenteurs de dettes et ils sont très nombreux, même si quelques dinosaures de la finance et du monde des affaires s’y opposent à l’image de Laurence D. Fink, patron de BlackRock (NYSE:BLK), et de Bill Gates. Il existe au surplus une nette fracture entre les chantres de la MMT et le monde universitaire. Selon un sondage effectué par l’Université de Chicago, 28% du personnel enseignant l’économie est en effet en désaccord et les 72% restants sont… en désaccord « total ».

A croire que les gestionnaires de fonds, les analystes et autres stratèges en investissement qui sont passés par cette faculté ont bien oublié tout ce qu’ils y ont appris : à leurs yeux, la « MMT » offre plusieurs perspectives émoustillantes car elles fonctionnent assez bien – empiriquement parlant – en matière de prévisions économiques et de stratégies de gestion.

Vous ne serez pas surpris que Goldman Sachs (NYSE:GS), toujours à la pointe des « tendances », s’y intéresse de près et reste sourd aux récriminations des « orthodoxes ». Jan Hatzius, son économiste en chef, juge en particulier la « MMT » pertinente puisqu’elle permet « d’obtenir des prévisions exactes », et « trouve certaines de ses idées utiles ».

Même son de cloche chez Paul A.McCulley, l’ancien économiste en chef de Pimco, lequel se félicite que la « MMT » – et d’autres approches peu orthodoxes – l’ont aidé à « bien faire les choses ». Economiste en chef de Nomura Research Institute, Richard C. Koo valide pour sa part à 100% la nouvelle « approche », lui qui soutenait depuis de longues années que « même avec les énormes déficits budgétaires accumulés par les États-Unis, les taux d’intérêt allaient baisser au lieu d’augmenter ».

Les banques centrales veillent à maintenir les taux à des niveaux très bas
Nous sommes nombreux aux Publications Agora à avoir émis le même genre de prédiction, mais peut-être pas pour les mêmes raisons, et celle qui nous paraît la plus évidente depuis 2009 est que si les taux augmentent, les Etats-Unis et ses entreprises les plus endettées feront faillite.

C’est pour cette raison que la FED, mais aussi la BCE et la BoJ s’emploient à les maintenir le plus proche possible de zéro, sinon le système financier s’écroulera.

Wall Street a bien compris depuis 10 ans que les banques centrales organisent la subversion des mécanismes de l’économie néoclassique, mais ce terme est connoté négativement, aussi fallait-il redéfinir cette stratégie perverse de manière plus acceptable, et quoi de plus positif qu’une « nouvelle théorie économique » qui ringardise – en apparence – la doxa universitaire ?

Cette immersion de la finance dans un univers dystopique à la Lewis Carroll n’a toutefois nullement modifié les lois de la physique universelle qui régissent le monde réel, et le premier qui tentera de sauter par la fenêtre en criant « je vole » comprendra vite que l’attraction terrestre s’exerce de façon toujours aussi impitoyable.

Elle n’a cependant pas prise sur les actions, et le CAC40 « Global Return » (qui inclut les dividendes) est revenu vendredi à moins de 1% de son record absolu de clôture du 22 mai 2018 (14 610 points). De quoi dissiper la fausse impression que le CAC40 est en retard par rapport aux indices américains. C’est même tout l’inverse depuis l’entame du deuxième trimestre…

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