Après une réunion monétaire de la Réserve fédérale (Fed) qui n'a guère avancé les investisseurs, Wall Street va continuer à chercher des réponses sur les intentions de la banque centrale et l'état de l'économie américaine.
En cinq séances, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,69% à 17.690,46 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,78% à 5.128,28 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a pris 1,17%, à 2.103,92 points.
"Dans l'ensemble, la semaine a été très bonne", la majorité des secteurs du S&P 500 étant en hausse, a jugé Sam Stovall, de Standard and Poor's Capital IQ.
Néanmoins, la bonne performance des indices s'apparente surtout à un rebond après une nette baisse la semaine précédente, dans un contexte de résultats d'entreprises décevants et d'inquiétudes pour l'économie mondiale, et la Bourse finit à peu près le mois au niveau où elle l'a commencé.
"Le S&P 500 reste très proche des 2.100 points", a remarqué Chris Low, de FTN Financial. "C'est un niveau que l'on a atteint pour la première fois en février, et par lequel on est déjà passé une trentaine de fois. En d'autres termes, le marché hésite depuis le milieu du premier trimestre."
"Cela correspond à la fois aux difficultés des entreprises à maintenir leurs bénéfices en l'état, et à la nervosité des investisseurs sur l'approche d'une hausse des taux" de la Réserve fédérale, a-t-il estimé.
Alors que le marché espérait que la Fed donne des indices sur le calendrier qu'elle suivra pour relever ses taux, actuellement presque nuls, et retirer ainsi un précieux soutien à l'économie, la banque centrale a pris soin d'entretenir cette semaine le flou, à l'issue de sa réunion monétaire de juillet.
"Le consensus, c'est qu'elle va relever ses taux en septembre, mais, vu le communiqué de cette semaine, je ne pense pas que l'on puisse en être certain", a prévenu Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
L'autre évenement macroéconomique de la semaine aux Etats-Unis, la première estimation du produit intérieur brut (PIB) du second trimestre, n'a guère donné plus d'indices aux investisseurs, avec une croissance de 2,3% correcte mais un peu en-dessous des attentes.
"Cela a plutôt tendance à donner à la Fed des raisons de ne pas relever ses taux", a jugé M. Stovall. "L'économie reste assez lente, on s'attend à une inflation anémique, et en conséquence, il y a de plus en plus de chance que la Fed attende décembre ou l'an prochain pour agir."
- L'emploi surveillé -
Dans tous les cas, la décision de la Fed "va continuer à dépendre des indicateurs, et on va en recevoir une première salve la semaine prochaine avec un indice sur l'activité manufacturière et des chiffres sur les ventes automobiles", tous deux publiés lundi pour juillet, "et, bien sûr, le rapport sur l'emploi", a énuméré M. Johnson.
Les investisseurs devront attendre vendredi, pour prendre connaissance des chiffres mensuels du gouvernement américain, d'autant plus attendus que la Fed a fait de l'amélioration du marché de l'emploi, notamment des salaires, une condition à un relèvement des taux.
"Cela veut dire que les échanges seront probablement importants lundi (...) mais qu'ensuite les choses vont être très calmes jusqu'au rapport de vendredi", a annoncé M. Low.
"Les indicateurs seront le premier sujet d'attention", a insisté M. Johnson. "Les résultats d'entreprises seront le deuxième, et la Chine", dont la chute des marchés continue à inquiéter les marchés mondiaux, "le troisième".
En ce qui concerne les entreprises, même si la saison des résultats commence à s'épuiser, de grands noms publieront encore des chiffres, comme l'assureur AIG, lundi, et le géant des divertissements, Disney, mardi.
Même si les résultats d'entreprises ont généralement été plutôt rassurants ce trimestre, "on continue à beaucoup se préoccuper du manque de croissance des bénéfices", a rapporté M. Johnson.
"Pour les investisseurs, c'est très difficile de placer plus d'argent en Bourse, à son niveau actuel, vu la croissance limitée des bénéfices et l'éventualité d'une hausse des taux de la Fed", ce qui explique la stagnation des indices, a-t-il conclu.