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Airbus met la main sur les avions CSeries de Bombardier

Publié le 17/10/2017 14:20
Mis à jour le 17/10/2017 14:20
© Reuters. AIRBUS ET BOMBARDIER CONFIANTS SUR LES DROITS DE DOUANE AMÉRICAINS

par Allison Lampert et Tim Hepher

MONTREAL/TOULOUSE (Reuters) - Airbus (PA:AIR) va prendre une participation majoritaire dans le programme d'avions de ligne CSeries de Bombardier (TO:BBDb), selon un accord annoncé mardi par les deux groupes qui permet au constructeur canadien de reprendre la main dans le différend commercial qui l'oppose à Boeing (NYSE:BA).

Comme cet accord n'entraînera aucun coût pour Airbus, le titre de l'avionneur européen est très bien orienté à la Bourse de Paris, gagnant 2,56% à 79,04 euros à 13h50, plus forte hausse aussi bien du CAC 40 que de l'EuroStoxx 50.

A New York, l'action Boeing perd 1,5% dans les transactions d'avant-Bourse.

"La beauté de l'opération réside dans sa gratuité (relative car des investissements seront nécessaires)", estime Tangi Le Liboux, analyste marchés chez Aurel BGC. "Airbus ne dépensera pas un euro à court terme mais s'engage à apporter son savoir-faire industriel et commercial au service du programme CSeries."

"L'avionneur européen se renforce ainsi sur un segment de marché qu'il avait délaissé, celui des moyen-courriers de moins de 140 sièges", ajoute-t-il.

Selon Scott Hamilton, analyste chez Leeham Co, l'engagement d'Airbus dans le CSeries, un avion de 110 à 130 sièges, signe peut-être l'arrêt de mort de l'A319, le plus petit modèle de la famille A320, dont le groupe européen n'a pas vendu un seul exemplaire depuis des années.

Une fois la transaction conclue, Airbus disposera d'une participation de 50,01% dans le programme CSeries Aircraft Limited Partnership (CSALP), Bombardier 30% et Investissement Québec, le fonds d'investissement de la province du Québec, 19%.

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Si Bombardier va perdre le contrôle d'un programme qui a coûté six milliards de dollars (5,1 milliards d'euros), l'accord avec Airbus offre au CSeries des économies d'échelle plus élevées, un meilleur réseau de ventes et surtout un argument de poids dans sa dispute avec Boeing.

L'avion, qui n'a pas engrangé de nouvelle commande depuis 18 mois, est en effet sous la menace de droits de douane de près de 300% aux Etats-Unis après que le département du Commerce, reprenant les accusations de Boeing, a estimé il y a 10 jours que Bombardier bénéficiait de subventions indues et qu'il avait bradé les appareils.

Airbus, selon son président exécutif Tom Enders, a proposé à Bombardier d'assembler dans son usine de l'Alabama les CSeries commandés par les compagnies aériennes américaines, ce qui permettrait de contourner la menace des droits de douane.

"L'assemblage aux Etats-Unis peut résoudre ce problème", a déclaré Alain Bellemare, directeur général de Bombardier, à l'occasion d'une conférence de presse commune avec Tom Enders organisée à Toulouse.

Boeing, engagé dans un contentieux commercial vieux de 13 ans avec Airbus, a dénoncé par le biais d'un porte-parole "un accord contestable entre deux concurrents subventionnés par l'Etat" en vue de contourner la récente décision du département américain du Commerce.

LES RESPONSABLES POLITIQUES EUROPÉENS SALUENT L'ACCORD

La dirigeante du parti unioniste d'Irlande du Nord DUP, Arlene Foster, a salué une nouvelle "très importante", signe d'un "futur radieux". Quelque 4.200 emplois du groupe étaient menacés à Belfast, où sont construits les CSeries, par le litige commercial avec Boeing.

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Greg Clark, le ministre britannique des Entreprises, s'est également félicité de l'accord entre Airbus et Bombardier, ajoutant le Royaume-Uni travaillerait aux côtés des deux firmes pour protéger ses intérêts.

En France, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a qualifié l'accord de "bonne nouvelle", estimant que "tout ce qui consolide Airbus, tout ce qui consolide la filière aéronautique européenne va dans la bonne direction".

Aux yeux du ministre canadien de l'Innovation Navdeep Bains, qui doit donner son feu vert à la transaction, "le nouveau partenariat proposé pour Bombardier (...) pourrait mettre le CSeries sur la route du succès".

Alain Bellemare a dit à Toulouse qu'Airbus et Bombardier allaient travailler sur un calendrier d'approbation de leur accord allant de six à 12 mois.

Les discussions en vue de l'entrée d'Airbus au programme CSeries ont débuté en août. Tom Enders a assuré que l'accord n'avait rien de commun avec les discussions précédentes de 2015, auxquelles Airbus avait abruptement mis fin.

"C'est une situation entièrement différente", a-t-il déclaré, jugeant bien meilleures les performances de l'avion.

L'avionneur européen estime que cet appareil de 100 à 150 sièges est fortement complémentaire avec son portefeuille existant de monocouloirs, davantage tourné vers des capacités plus importantes de 150 à 240 places.

UNE ALLIANCE BOEING-EMBRAER ?

L'accord donne à Airbus le droit d'acquérir à l'avenir 100 millions d'actions Bombardier de classe B, ont annoncé les deux groupes.

Le premier fonds de pensions du Québec, qui détient 30% de la filiale ferroviaire de Bombardier, a salué une décision qui "renforce le groupe, améliore ses perspectives de croissance et rend la société plus robuste à long terme, ce qui est important pour les actionnaires".

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La compagnie américaine Delta Air Lines s'est dite impatiente d'incorporer des avions CSeries à sa flotte.

Airbus apportera au programme CSeries son expertise en matière d'achats, de ventes, de marketing et de service clients, soulignent les deux groupes.

Aucune contribution en espèce n'est prévue de la part des partenaires lors de la conclusion de la transaction.

Selon certains analystes, l'accord entre Airbus et Bombardier pourrait inciter Boeing et le brésilien Embraer, qui travaillent ensemble sur certains projets précis (sécurité des pistes d'atterrissage, carburants alternatifs), à nouer une alliance élargie.

Boeing et Airbus dominent depuis des décennies le marché des avions de plus de 150 places, tandis qu'Embraer et Bombardier se disputent celui des appareils de 100 à 150 places et sont également sur le marché des avions régionaux.

Mais d'autres pays visent le marché que dominent actuellement les constructeurs canadien et brésilien, dont la Chine, la Russie et le Japon.

(Avec Ankur Banerjee, Bertrand Boucey, Julie Carriat, Marc Angrand et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

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