Les marchés financiers ont été une nouvelle fois pénalisés par les problèmes de dette, en zone euro comme aux Etats-Unis, malgré les tentatives d'intervention des autorités européennes désireuses de calmer le jeu.
Les marchés financiers européens ont limité leurs pertes, profitant de plusieurs interventions de responsables politiques de l'Union monétaire et de rumeurs d'intervention de la Banque centrale européenne (BCE).
Selon des sources de marché, l'institution de Francfort a acheté d'importantes quantités d'obligations espagnoles et italiennes pour pallier des ventes massives d'investisseurs, une information non confirmée officiellement.
"Les autorités européennes ont pris conscience du risque et ont décidé d'agir. Il était temps!", a souligné Laurent Geronimi, directeur de la gestion des taux chez Swiss Life Gestion Privée.
Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a indiqué envisager de convoquer pour vendredi ou à brève échéance un sommet extraordinaire des dirigeants des pays de la zone euro pour tenter d'éviter la contagion de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne et définir une riposte coordonnée.
A Paris, le CAC 40 a malgré tout cédé 0,88% en clôture, nettement moins qu'en début de matinée.
Même évolution à Londres, où le Footsie 100 a perdu 1,02%. Madrid a cédé de son côté 0,70%, Francfort 0,78% après avoir chuté de plus de 2% en cours de journée.
Milan a de son côté réussi à se hisser dans le vert à 1,18% après avoir pourtant ouvert en baisse de plus de 4%. La place italienne a été aidée par l'annonce d'une émission obligataire réussie en Italie malgré des taux d'intérêt en forte hausse.
De l'autre côté de l'Atlantique, les investisseurs ont longtemps résisté, avant que les indices ne cèdent en fin de séance. Le Dow Jones a abandonné 0,47% et le Nasdaq 0,74%.
Peu avant la clôture de la Bourse de New York, l'agence de notation Moody's a relégué l'Irlande dans la catégorie des investissements "spéculatifs" en abaissant sa note souveraine d'un cran de Baa3 à Ba1.
L'information a pesé sur le marché des changes, où l'euro a reculé face au dollar après s'être stabilisé dans la journée. Il était tombé en début de journée à 1,3837 dollar, son plus bas niveau depuis le 11 mars. Vers 20H50 GMT, il valait 1,3975 dollar.
"Le marché est dans les mains des hommes politiques, que ce soit en Europe avec des déclarations qui vont dans tous les sens sur la Grèce, l'Italie, ou aux Etats-Unis avec des déclarations qui vont dans tous les sens sur le plafond de la dette", a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Sur le front obligataire, un répit s'est fait sentir sur les taux italiens et espagnols sur dix ans, qui ont reflué sous les 6% après avoir atteint des records depuis le début de la semaine.
Les investisseurs ont préféré se réfugier dans les actifs les moins risqués: les prix de l'once d'or se sont approchés de leurs records historiques, à plus de 1.573 dollars sur le marché au comptant.