Le PDG du conglomérat allemand Siemens, Joe Kaeser, a été reçu vendredi matin à l'Elysée afin d'évoquer une possible offre pour le groupe français Alstom, a-t-on appris de source du proche du dossier, confirmant une information parue dans Le Monde.
Cette réunion était destinée à évoquer une possible offre du conglomérat allemand sur tout ou partie des activités de l'industriel français, selon le journal, qui précise que le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, secrétaire général-adjoint de l'Elysée, étaient présents.
Siemens est un candidat potentiel, et qui aurait les faveurs de Paris, pour un rachat de la branche énergie d'Alstom qui est convoitée aussi par le groupe américain General Electric (GE).
M. Montebourg a justifié jeudi dans une interview au quotidien économique Frankfurter Allgemeine Zeitung sa préférence pour une opération avec Siemens.
"L'offre de GE n'est pas une offre d'alliance, mais un rachat, une offre qui conduirait à un affaiblissement durable de la branche transport d'Alstom" non concernée par l'offre de reprise de GE, a expliqué le ministre. "A l'inverse, Siemens mise sur une alliance dans le transport sous direction française et dans l'énergie sous direction allemande. Les centres de décisions resteraient en France", a-t-il ajouté.
Siemens a laissé planer le mystère mercredi sur ses intentions définitives concernant Alstom lors de la présentation de ses résultats trimestriels. "Nous n'agirons que quand nous saurons ce que nous voulons", s'est contenté de déclarer Joe Kaeser, le patron de Siemens.
Siemens a cependant commencé l'examen approfondi des comptes d'Alstom, selon une autre source proche du dossier à Paris.
Le conseil d'administration d'Alstom s'est donné jusqu'à la fin mai pour étudier des offres de rachat, même s'il a déjà marqué sa préférence pour les 12,35 milliards d'euros mis sur la table par GE. Dans une proposition préliminaire, Siemens a évalué à un montant compris entre 10,5 et 11 milliards d'euros le portefeuille énergie d'Alstom et propose de lui céder en plus la plupart de ses activités de transport.