PARIS (Reuters) - Alain Juppé a déploré dimanche "le sectarisme" et "l'hystérie" de certains militants au lendemain des sifflets et des huées qui ont accompagné son arrivée à la tribune du congrès fondateur du parti des Républicains, successeur de l'UMP.
"Le militantisme a ses vertus, il a aussi ses risques : le risque de sectarisme, le risque de refus de l'autre, le risque d'enfermement est un risque fort", a déclaré l'ex-Premier ministre dans l'émission le "Grand rendez-vous Europe 1-iTELE-Le Monde". "Il y a toujours chez les militants quelques hystériques."
Alain Juppé, rival le plus sérieux de Nicolas Sarkozy pour l'investiture présidentielle à droite en vue du scrutin de 2017, avait déjà été chahuté en février lors du conseil national de l'UMP alors qu'il prônait l'union avec le Centre.
"Je ne suis pas le seul dans ce parti à dire qu'il faut s'ouvrir", a-t-il dit dimanche. "L'ADN de l'UMP, c'est l'union de la droite et du centre, je n'ai pas observé que les Républicains avaient renoncé à cet ADN. Si c'était le cas, je pense que ça serait tout à fait dangereux pour l'avenir".
Dans une allusion à peine voilée au président de l'UMP devenue Les Républicains, Nicolas Sarkozy, qui a dénoncé "le terrifiant spectacle du drame familial des Le Pen et la terrifiante médiocrité de ceux qui nous gouvernent", le maire de Bordeaux s'est interrogé sur la "tonalité de certains discours" qui lui a paru "un peu vigoureuse, un peu excessive".
Selon un sondage Odoxa publié le 24 mai dans Le Parisien, Alain Juppé battrait Nicolas Sarkozy de dix points (55-45) lors de la primaire de novembre 2016 qui désignera le candidat de la droite et du centre à l'élection de 2017.
"Nicolas Sarkozy a le parti, moi pour l'instant j'ai l'opinion", a estimé l'ancien Premier ministre. "J'organise ma petite PME, parfois il arrive que des PME performantes soient plus efficaces que des grandes entreprises du CAC 40".
(Marine Pennetier, édité par Pierre Sérisier)