Le capital des banques doit être "renforcé" en Europe et aux Etats-Unis, a estimé mardi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, lors d'un entretien à la télévision américaine CNBC.
"A moyen terme, [le capital des banques] doit être renforcé", c'est "ce qu'ont montré les tests de résistance des deux côtés" de l'Atlantique, a déclaré M. Trichet lors de cet entretien.
Le président de la BCE a tenu ces propos après la publication mardi d'un article du Wall Street Journal mettant en doute les résultats des tests de résistance des banques menés dans l'Union européenne.
Selon ce quotidien, certains risques encourus par les banques européennes ont été sous-évalués, notamment en ce qui concerne la banque britannique Barclays et sa concurrente française Crédit Agricole.
La publication de cet article a fait fortement reculer les valeurs bancaires mardi sur les marchés boursiers mondiaux.
M. Trichet a indiqué à la journaliste qui l'interrogeait sur CNBC qu'il ne voulait pas faire de commentaires sur la santé financière de telle ou telle banque en particulier.
En plein débat sur l'arbitrage entre nouvelles mesures de relance et réduction des déficits publics, le président de la BCE a redit qu'il préconisait la deuxième solution.
"Il faut s'orienter de manière crédible vers la viabilité" budgétaire, a-t-il dit.
"Si l'on ne fait pas ça [...] on n'aura pas de confiance aujourd'hui" dans l'économie, a-t-il encore dit, estimant que la confiance des investisseurs dans les perspectives d'une économie à long terme avait "un effet immédiat sur le court terme".
M. Trichet a réaffirmé que "la probabilité d'une récession en double creux [avait] diminué" en Europe.
La BCE a annoncé le 2 septembre avoir revu en nette hausse sa prévision de croissance pour 2010 en zone euro (à 1,6%), et a revu également en hausse son chiffre pour 2011, à 1,4%.
M. Trichet a par ailleurs vanté la flexibilité de l'économie américaine.
"En Europe, nous avons des économies qui ne sont pas suffisamment flexibles", a-t-il regretté. Il est primordial de "travailler très activement pour rendre l'économie plus flexible car cela augmentera le potentiel de croissance de l'Europe".