L'industrie automobile européenne a de nouveau connu un été favorable, et a même enregistré une croissance à deux chiffres au mois d'août, alors que le secteur se réunit à partir de mardi pour le salon de l'auto de Francfort.
Les années de crise semblent désormais loin derrière, s'est réjouie l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Les chiffres qu'elle a publiés "reflètent le retour à la croissance du marché et la poursuite de la tendance à la hausse débutée il y a deux ans", salue-t-elle.
La bonne forme retrouvée du secteur s'est poursuivie aux mois de juillet et août, avec des ventes en hausse, respectivement, de 9,5% et 11,2%.
En juillet, ce sont 1,14 million de voitures qui ont été vendues dans les pays de l'Union Européenne -- Malte excepté -- et 744.799 en août, traditionnellement le mois le plus faible de l'année avec février.
Ces bons chiffres sont pourtant à relativiser, si on les compare à ceux des mois de 2007, année la plus haute avant la crise: plus de 1,3 million de voitures avaient été vendues en juillet, et 900.000 en août.
Le mois passé, les principaux marchés européens sont en croissance: +23,3% en Espagne, +10,6% en Italie, +10% en France, +9,6% au Royaume-Uni et +6,2% en Allemagne.
Sur les huit premiers mois de l'année, ce sont plus de 9 millions de voitures neuves qui ont été écoulées, en hausse de 8,6%.
Et là encore, les grands marchés automobiles européens se portent bien, et notamment, précise l'ACEA, les pays d'Europe du Sud, qui "ont connu de fortes croissances, avec l'Espagne (+22,3%) et l'Italie (+15%) qui enregistrent des taux de croissance à deux chiffres, suivis par le Royaume-Uni (+6,7%), la France (+5,9%) et l'Allemagne (+5,6%)".
- Ralentissement du marché chinois -
Jean-François Belorgey, consultant automobile chez EY, explique en premier lieu cette progression par le vieillissement du parc auto lié aux ventes plus faibles pendant les années de crises.
Par ailleurs, selon lui, les taux de croissance observés dans les cinq plus grands marchés européens sont dûs, pour les pays du sud -- Espagne et, dans une moindre mesure, France et Italie -- à un "effet de rattrapage de certaines économies qui avaient beaucoup souffert, et donc au marché automobile", et, pour l'Allemagne et le Royaume-Uni, à des économies en forme.
Les constructeurs français profitent de cette bonne santé retrouvée: au mois d'août, PSA (PARIS:PEUP) Peugeot Citroën, deuxième constructeur en volume, a vu ses ventes européennes grimper de 10,3%, et le groupe Renault (PARIS:RENA), qui suit PSA en nombre de voitures vendues, de 9,6%.
Le partenaire japonais de la marque au losange, Nissan (TOKYO:7201), enregistre une très bonne croissance de 20,6%.
Ce sont surtout les constructeurs haut de gamme qui affichent de belles performances: +41,8% pour le groupe Jaguar Land Rover, +23,3% pour le groupe Daimler (XETRA:DAIGn) -- avec les marques Mercedes et Smart -- ou encore +21,4% pour le groupe BMW (XETRA:BMWG).
Quant au premier constructeur européen en volume, l'allemand Volkswagen (XETRA:VOWG), il n'enregistre qu'une petite hausse de 5,1%.
Le salon de l'automobile de Francfort, grand messe du secteur organisée tous les deux ans en alternance avec Paris, et qui démarre mardi, devrait saluer ces bons résultats et cette croissance dont le retour semble désormais acté.
Pourtant, un élément pourrait ternir le tableau: le ralentissement du marché chinois. L'industrie automobile a en effet beaucoup misé sur l'Empire du Milieu, et s'inquiète des effets de cette crise.
La salon de Francfort ouvre ses portes mardi et mercredi à la presse, jeudi et vendredi aux professionnels, puis au grand public à partir de samedi et jusqu'au 27 septembre.