Le conglomérat américain General Electric (N:GE) a annoncé lundi qu'il allait renforcer ses effectifs à Belfort et établir à Paris un centre d'innovation dans les logiciels afin de respecter son engagement de créer 1.000 emplois nets en France dans le cadre du rachat des activités énergie d' Alstom (PA:ALSO).
"Nous employons environ 14.000 personnes pour le moment en France, et l'accord avec l’État français prévoit qu'il y en aura approximativement 15.000 d'ici à trois ans", a déclaré Mark Hutchinson, PDG de GE Europe et responsable de l'intégration de la branche énergie d'Alstom.
"Ce sont de nouveaux emplois, de nouvelles activités", a-t-il souligné lors d'un point de presse.
Dès le début 2016, le groupe va recruter 250 ingénieurs pour un "centre d'excellence pour les logiciels" qui sera créé à Paris sur le modèle de celui qui existe déjà à San Ramon (Californie), où 1.200 personnes travaillent au développement d'outils pour l'internet industriel.
"Nous nous engageons pour 250 emplois" mais "il est fort possible qu'il y en ait beaucoup plus avec le temps", a souligné M. Hutchinson.
D'ici à 2018, un "centre d'excellence de services partagés", chargé de gérer les services communs et les infrastructures de support pour toutes les entités de GE en France, emploiera 200 personnes réparties entre Paris et Belfort.
GE prévoit aussi de créer 310 postes "hautement qualifiés" en ingénierie et technologie, principalement à Belfort, pour accompagner l'extension de ses activités de fabrication en France, dans le cadre de sa volonté d'internaliser la fabrication de composants et de pièces.
"Belfort sera l'un de nos sites industriels les plus importants", a assuré M. Hutchinson.
Enfin, 240 autres postes seront créés par le biais des "programmes de leadership" de GE qui visent à recruter et former durant plusieurs années de jeunes talents. Seuls 20 postes sont actuellement concernés en France.
"Ce seront les futurs dirigeants. C'est l'infusion du talent français dans le groupe", a souligné Mark Hutchinson, rappelant que de nombreux dirigeants de GE avaient rejoint l'entreprise par ce biais.
Ces créations nettes d'emplois n'incluent pas les 500 emplois américains dans la fabrication de turbines qui seront relocalisés à Belfort grâce à une promesse de financement de l'assureur-crédit français Coface.
Elles se feront en parallèle à une réorganisation des activités en France, inévitable lors du rapprochement de deux entreprises, a souligné le dirigeant de GE.
"Il y aura des suppressions d'emplois. Nous y travaillons", a-t-il admis, sans en préciser le nombre. Mais "nous ne toucherons pas à Belfort", a-t-il promis.
GE a finalisé début novembre l'acquisition du pôle énergie d'Alstom pour un montant définitif de 9,7 milliards d'euros.
L'opération, la plus importante dans l'histoire de General Electric, est au cœur de la stratégie de recentrage du groupe américain sur ses racines industrielles, après des années de résultats record alimentés par ses activités financières.
La France accueillera les sièges de cinq activités: énergies renouvelables, éolien en mer, hydroélectricité, réseaux et nucléaire.
En tout, le groupe américain devra engager 3.700 personnes en trois ans pour compenser aussi les départs naturels.