PARIS (Reuters) - Deux nouveaux cas de grippe aviaire ont été détectés mercredi dans un élevage du Gers et dans les Landes, portant à 12 le nombre de cas recensés depuis novembre en France.
Dans les Landes, la souche H5N9 a été détectée "à Horsarieux dans un élevage de 4.000 pintades, 12.600 poulets, 3.500 poulets chapons et 960 canards", peut-on lire dans un communiqué du ministère de l'Agriculture.
Dans le Gers, le "premier département producteur de foie gras traditionnel", un foyer H5N2 a été détecté dans un élevage de 8.300 canards dans la commune de Manciet.
Au total, 12 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène pour les volailles ont été détectés dans quatre départements du Sud-Ouest de la France : sept en Dordogne, trois dans les Landes, un en Haute-Vienne et dans le Gers.
Des mesures de confinement et de protection ont été prises pour les exploitations agricoles situées jusqu'à 10 km des foyers affectés.
Depuis le début de la crise, la première depuis 2007 et la découverte du virus H5N1 sur des cygnes sauvages en Moselle, le gouvernement rappelle que l'influenza aviaire n'est "pas transmissible à l'homme par la consommation de viande, œufs, foie gras".
Plusieurs pays ont néanmoins décidé de suspendre leurs importations de volailles françaises, au premier rang desquels le Japon, plus gros importateur de foie gras français.
Pour le directeur général de l'organisation mondiale de la santé animale (OIE), la situation actuelle est inédite.
"C'est une situation sans précédent d'assister à l'apparition de trois souches différentes en si peu de temps", souligne Bernard Vallat dans une interview à Reuters.
Il a cité deux hypothèses, l'une liée à des oiseaux migrateurs qui auraient apporté les virus ou, plus probablement, que des souches faiblement pathogènes aient muté en souches hautement pathogènes.
AUCUN RISQUE
Pour autant, les risques pour les consommateurs sont à l'heure actuelle quasiment nuls.
"On peut dire à un consommateur qu'il n'y a aucun risque même s'il consomme un poulet ou un canard malade", dit-il. "Pour le moment, pas d'inquiétude. On a jamais eu de cas humain lié à l'ingestion d'oeufs ou de volaille."
Aux Etats-Unis, près de 50 millions de volailles ont été abattues dans une quinzaine d'Etats depuis la fin de l'année dernière.
"On n'est pas dans la même situation que les Etats-Unis, les modes d'élevage sont différents et les souches sont moins virulentes", souligne le directeur de l'OIE. "On ne peut pas dire qu'on est dans une crise sanitaire sérieuse".
"Les départements touchés sont des départements où il y a un élevage de volailles extrêmement actif notamment le foie gras et finalement ça ne se propage pas si vite que ça contrairement a d'autres cas qu'on a connus où il y avait énormément de foyers", poursuit-il. "Là, on ne peut pas dire qu'il y a une explosion".
(Sybille de la Hamaide et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)