PARIS (Reuters) - L'autopsie d'Adama Traoré, dont le décès mardi après son interpellation a entraîné des échauffourées deux nuits de suite dans le Val d'Oise, ne révèle pas de traces de violences significatives, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
Il semblerait que le jeune homme de 24 ans souffrait d'une "infection très grave", a-t-on précisé.
Des proches affirmaient qu'il avait été frappé par des gendarmes, laissant entendre qu'une bavure avait été commise.
Adama Traoré a été arrêté mardi à Beaumont-sur-Oise pour "rébellion" après s'être opposé à l'interpellation de son frère, visé par une enquête pour extorsion de fonds, d'après le parquet de Pontoise.
Il est décédé mardi alors qu'il se trouvait dans le fourgon qui le ramenait à la gendarmerie de Persan, avait précisé mercredi à Reuters le procureur adjoint.
L'annonce de son décès a entraîné des incidents dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs villes du département, puis de nouveau dans la nuit de mercredi à jeudi.
Six gendarmes ont été légèrement blessés, quelques départs de feu constatés, et une personne interpellée dans la nuit de mardi à mercredi.
Neuf autres personnes ont été interpellées après de nouvelles échauffourées dans la nuit de mercredi à jeudi, notamment des jets de cocktails Molotov sur les forces de l'ordre et pour avoir tenté d'incendier la mairie de Beaumont et une école maternelle.
Quinze véhicules et 35 poubelles ont été incendiés, a précisé sur France Info le directeur de cabinet de la préfecture du Val d'Oise, Jean-Simon Mérandat.
La nuit a toutefois été plus calme que la précédente, selon la gendarmerie nationale.
Une enquête sur les causes de la mort d'Adama Traoré a été confiée par le parquet de Pontoise à la section de recherches de Versailles (Yvelines) et à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Le Défenseur des droits a également ouvert sa propre enquête jeudi.
La mort accidentelle, en 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), de deux adolescents qui s'étaient réfugiés dans un transformateur après avoir été poursuivis par la police, avait déclenché trois semaines d'émeutes dans les banlieues.
(Julie Carriat et Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)