MARSEILLE (Reuters) - Le président de la Fédération Les Républicains (LR) des Bouches-du-Rhône, Bruno Gilles, a réclamé samedi le retrait immédiat de François Fillon de la course présidentielle pour "assurer la survie" du principal parti de droite.
L'ex-Premier ministre, large vainqueur de la primaire à droite, est aujourd'hui déstabilisé par des soupçons d'emplois fictifs concernant son épouse Penelope et deux de ses enfants. Au point que son éventuel retrait est aujourd'hui ouvertement envisagé par des poids lourds et des élus de LR.
"Jour après jour, cette affaire est dévastatrice, on ne peut pas attendre encore quinze jours. Il y a quand même une élection présidentielle, des élections législatives et, derrière, il y a la survie de notre parti politique", a déclaré Bruno Gilles à France Bleu Provence.
"On peut arriver jusqu'à une scission à l'intérieur du parti", a-t-il prévenu, précisant qu'il fallait envisager "très rapidement" la mise en place "d'un plan B".
Selon plusieurs sondages, François Fillon, qui faisait figure après la primaire de droite de favori dans la course présidentielle, serait désormais éliminé dès le premier tour.
Il est même crédité de moins de 20% des intentions de vote (18,5%) dans une enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, Sud Radio et iTELE.
L'ancien Premier ministre a cependant réaffirmé vendredi, dans une vidéo diffusée, sur Facebook (NASDAQ:FB) qu'il tiendrait bon et se battrait jusqu'au bout, et il a invité son camp à "tenir la ligne" et à ne pas "baisser la tête".
Cela n'a pas convaincu Bruno Gilles. "On se fait pourrir dans la rue. On est foutu, on est mort si on ne fait rien", a dit le sénateur-maire du troisième secteur de Marseille.
"Ce que je vous dis, on est 99% à le penser. Rien que d'en parler, cela prouve que la page est déjà tournée dans la tête de beaucoup", a-t-il ajouté.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Emmanuel Jarry)