ROZZANO (Italie) (Reuters) - Vivendi (PA:VIV) a resserré son emprise sur Telecom Italia (MI:TLIT) jeudi en désignant 10 des 15 administrateurs de l'opérateur télécoms italien.
Réunis en assemblée générale, les actionnaires de Telecom Italia ont approuvé les candidats du groupe français par 49,4% de votes favorables. Les cinq autres administrateurs sont des candidats soumis par l'association de fonds Assogestioni.
Le conseil d'administration, réduit à 15 membres contre 17 auparavant, se réunit vendredi pour désigner en son sein le nouveau président de Telecom Italia.
Vivendi, qui a une participation de 24% dans le groupe, a placé en tête de liste son président du directoire Arnaud de Puyfontaine, ce qui en Italie revient implicitement à proposer sa candidature au poste de président.
Trois sources au fait du dossier ont toutefois indiqué à Reuters vendredi que le président en exercice Giuseppe Recchi serait probablement reconduit vendredi dans l'attente de la décision de la Commission européenne sur la montée de Vivendi au capital de l'opérateur historique italien.
Giuseppe Recchi figurait aussi sur la liste de candidats de Vivendi, tout comme le directeur financier du groupe français, Hervé Philippe, et son directeur juridique Frédéric Crépin.
Le choix du prochain président du conseil de Telecom Italia est politiquement sensible puisqu'il pourrait attiser les inquiétudes à Rome sur l'influence croissante de Vivendi dans le pays.
Le groupe de médias détient aussi 29% de Mediaset, le télédiffuseur contrôlé par la famille Berlusconi, et son président Vincent Bolloré est par ailleurs un actionnaire clé de la banque d'affaires Mediobanca (MI:MDBI), qui contrôle l'assureur Generali (MI:GASI).
Vivendi, qui explique vouloir bâtir un empire des médias dans le sud de l'Europe, a notifié le 31 mars à la Commission européenne qu'il pourrait de facto contrôler Telecom Italia après l'assemblée générale du 4 mai.
La Commission doit rendre son avis d'ici le 12 mai.
L'Agcom, l'autorité de tutelle des communications en Italie, a ordonné le mois dernier au groupe de réduire ses participations dans Telecom Italia ou dans Mediaset d'ici un an afin de ne pas enfreindre la législation italienne sur les concentrations dans les médias et les télécommunications.
(Stefano Rebaudo, Véronique Tison pour le service français)