FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne est près d'estimer que les risques pour la croissance s'équilibrent, s'écartant ainsi de sa position généralement plus pessimiste, mais les mesures qu'elle a déjà annoncées devront être mises en place comme convenu, a déclaré lundi Yves Mersch, membre du directoire de l'institut d'émission.
"Si la reprise de l'économie de la zone euro continue et que l'inflation se rapproche de manière durable de l'objectif fixé par la BCE, une discussion sur la normalisation de la politique monétaire se justifiera à l'avenir", a-t-il dit lors d'une conférence à Tokyo.
"Une telle discussion devra, bien sûr, prendre place d'une manière structurée, ordonnée et prudente comme il se doit."
Le conseil des gouverneurs est convaincu de la nécessité de continuer une politique monétaire accommodante, sans dévier des mesures qui doivent être mises en oeuvre, a-t-il ajouté.
Pour relancer croissance et inflation, la BCE a adopté une politique de taux négatifs et d'achat de 60 milliards d'euros d'actifs tous les mois, lesquels devraient se poursuivre au moins jusqu'à la fin de l'année.
La croissance n'ayant jamais été aussi marquée depuis 10 ans et l'inflation remontant, certains, surtout en Allemagne, veulent en finir avec une politique ultra-accommodante.
La BCE doit encore évaluer comment ses différentes mesures fonctionnent dans un environnement de risques plus équilibrés, par rapport à l'environnement de risques déflationnistes qui prévalait lorsqu'elles ont été introduites, a-t-il précisé.
"Notre politique de pilotage des anticipations doit s'adapter à un diagnostic qui évolue afin de renforcer la cohérence et la crédibilité de notre communication", a noté Mersch.
(Balazs Koranyi; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)