La Russie est prête à aider les pays de la zone euro, confrontés à une grave crise de la dette, si ceux-ci s'accordent sur un plan clair de sortie de crise, a indiqué lundi le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch.
"Nous attendons de voir quand les pays européens annonceront une stratégie claire et concrète de sortie de crise. Si dans le cadre de cette stratégie une aide de la Russie et des autres pays du (groupe) Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est nécessaire, alors nous sommes prêts à accorder cette aide", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.
Mais "pour l'instant, aucune stratégie n'a été annoncée", a-t-il souligné, ajoutant que de fait, parler d'un soutien de la Russie était "prématuré".
La chancelière allemande, Angela Merkel et le président français, Nicolas Sarkozy, ont promis dimanche des propositions "rapides" pour régler la crise en zone euro, mais sans entrer dans les détails.
Par ailleurs, M. Dvorkovitch a indiqué qu'Alexeï Koudrine, ex-ministre des Finances mais qui est resté le représentant russe à la Banque Mondiale et au Fonds monétaire international, et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avaient rencontré lundi la ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado à Moscou.
Interrogé sur un éventuel rachat par la Russie d'obligations souveraines espagnoles, M. Dvorkovitch a répondu: "cette question a été étudiée".
Vendredi, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a abaissé de deux crans la note à long terme de l'Espagne à "AA-", contre "AA+" auparavant, et l'a assortie d'une perspective "négative", qui implique que l'agence pourrait l'abaisser de nouveau à moyen terme.
M. Koudrine avait indiqué fin septembre, alors qu'il était encore au gouvernement, que la Russie était prête à acheter des obligations du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et à allouer au Fonds monétaire international (FMI) des moyens supplémentaires pour soutenir les pays de la zone euro, assurant que c'était très "avantageux" pour Moscou.
Auparavant, une source au Kremlin avait déclaré à l'AFP que la Russie était prête à étudier les demandes d'aide financière de l'Union européenne au cas par cas et non dans le cadre du Brics.