La justice a donné son feu vert à la reprise de la société Anovo, spécialisée dans la réparation d'appareils électroniques, par le fonds d'investissement Butler Capital qui s'engageait à préserver le plus d'emplois en France.
Le tribunal de commerce de Beauvais (Oise) a tranché vendredi parmi une quinzaine d'offres de reprise de ce groupe basé dans cette ville et qui compte 1.150 salariés en France et plus de 4.000 dans ses filiales étrangères.
Butler Capital Partners (BCP) s'engage à reprendre "l’ensemble des sites du groupe" (Brive, Beauvais, Saint-Augustin, Montauban, Suresnes, Angers, Saint Matthieu) ainsi que "toutes ses filiales à l’étranger" (Angleterre, Pologne, Espagne, Suisse, Belgique, Pérou et Chili) à l'exception des filiales italienne et suédoise, a affirmé le fonds d'investissement samedi dans un communiqué.
"Plus de 4.400 emplois seront ainsi préservés, dont 758 en France", a précisé BCP qui souligne qu'il s'agit de la "plus importante reprise d'entreprise en dépôt de bilan sur ces 10 dernières années".
BCP met 22 millions d'euros en cash et vise un retour d'Anovo à l'équilibre à l'horizon de dix-huit mois. BCP renonce à réintroduire l'entreprise en Bourse pour éviter la pression qui fin juillet a provoqué la cessation de paiement et la mise en redressement judiciaire d'Anovo en raison de ses difficultés financières.
"Le tribunal a suivi l'avis du personnel", s'est félicité samedi Eric Meilhac, délégué syndical CGT du site de Brive. "Même si l'on ne peut pas se réjouir de la suppression de près de 350 postes", a ajouté le responsable syndical, qui souhaite décrocher "quelques postes supplémentaires".
Les sites les plus touchés sont ceux de Brive (140 postes supprimés), Angers (70 suppressions) et Montpellier.
Le projet de Butler Capital l'a emporté aussi en raison d'une "crédibilité financière plus assise" puisque l'opération se fait sur fonds propres et non pas sur crédit bancaire, a encore expliqué M. Meilhac.
Jeudi, à la veille de la décision du tribunal de Beauvais, le comité central d'entreprise s'était prononcé majoritairement en faveur du projet Butler. Sur neuf voix, sept ont voté pour et deux contre, a précisé à l'AFP le responsable syndical, également titulaire au CCE.
Parmi les projets en lice, seules deux offres proposaient une reprise quasi totale de la société qui répare pour le compte de distributeurs ou de constructeurs toutes sortes d'appareils (téléphones, ordinateurs, box internet, consoles de jeux, GPS...).
Son principal concurrent était britannique. Regenersis, spécialiste de la maintenance et de la régénération d'appareils électroniques et de télécoms, proposait de sauvegarder 686 emplois en France.
"Regenersis espère que les choix faits assureront la préservation de l'emploi des salariés d'Anovo de manière pérenne", a déclaré le groupe britannique dans un communiqué samedi.
Le projet de Regenersis prévoyait de reprendre tous les sites français à l'exception d'Angers, tandis qu'à l'étranger, son projet ne concernait pas les filiales italienne, suédoise et britannique. Le nombre d'emplois préservés était légèrement inférieur.