par Noel Randewich
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini sur une note irrégulière jeudi, le Dow Jones signant un nouveau record alors que le S&P-500 et le Nasdaq ont cédé du terrain après la statistique de l'inflation d'août qui renforce la probabilité d'une hausse de taux en décembre.
L'indice Dow Jones a pris 45,30 points, soit 0,20%, à 22.203,48, signant une troisième clôture d'affilée.
Le S&P-500, plus large, a abandonné 2,75 points ou 0,11% à 2.495,62 et le Nasdaq Composite a reculé de 31,10 points (0,48%) à 6.429,08, alourdi par Amazon (NASDAQ:AMZN).com et Apple (NASDAQ:AAPL).
Le Dow Jones a atteint en séance un nouveau pic absolu à 22.212,11 points et le S&P-500 a tutoyé le seuil des 3.000 points avec un record "intraday" 2.498,43, avant de refluer.
Les deux indices affichent des hausses de 12 et 11% depuis le 1er janvier, portés par de bons rsultats de sociétés et l'espoir d'une réforme fiscale avant la fin de l'année.
Publiés avant l'ouverture, les chiffres de l'inflation ont renforcé le scénario d'une troisième hausse des taux de la Réserve fédérale avant la fin de l'année.
L'augmentation de 0,4% des prix à la consommation en août par rapport à juillet est la plus élevée depuis sept mois et les inscriptions hebdomadaires au chômage, en baisse la semaine passée, témoignent toujours d'un marché du travail proche du plein emploi.
Si aucun changement de taux n'est attendu lors de la réunion de septembre de la Fed, qui se tient mardi et mercredi prochains, nombre d'opérateurs s'attendent à ce qu'elle laisse la porte ouverte à un relèvement en décembre.
"Je ne pense pas que le marché attendait une telle vigueur en termes d'inflation", dit Victor Jones, directeur du trading chez TD Ameritrade. "Reste à voir comment la Fed va l'interpréter. Sa communication après la prochaine réunion préparera les esprits pour celle de décembre."
Selon le baromètre FedWatch de CME Group, la probabilité d'une hausse des taux en décembre évaluée par les traders a dépassé 50% pour la première fois depuis le mois de juillet.
BOEING ET PFIZER PORTENT LE DOW
Six des 11 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, avec en tête les compartiments défensifs des services aux collectivités (+0,87%) et de l'immobilier (+0,58%).
Le secteur de l'énergie a pris 0,39%, mais en terminant sous ses plus hauts du jour, après le passage du brut léger américain au-dessus de la barre des 50 dollars le baril pour la première fois depuis le 10 août. Le contrat octobre sur le West Texas Intermediate (WTI) n'a pu maintenir ce niveau en clôture, terminant à 49,89 dollars (+1,20%).
Pfizer (NYSE:PFE), porté par les résultats positifs d'essais d'un traitement contre le cancer de la prostate, et Boeing (NYSE:BA), aidé par un relèvement de l'objectif de cours de Deutsche Bank (DE:DBKGn), ont gagné respectivement 1,91% et 1,36% pour permettre au Dow Jones de rester dans le vert.
Le Nasdaq a été tiré à la baisse par Apple (-0,86%), Amazon (-0,74%) et le câblo-opérateur Charter Communications (-2,37%), qui ne semble plus intéresser Verizon (NYSE:VZ) Communications.
Leur indice des biens de consommation non essentiels a cédé 0,55%, la plus forte baisse sectorielle.
Quelque 6,0 milliards d'actions ont changé de mains sur les différentes plates-formes américaines, à comparer à une moyenne de 5,8 milliards sur les 20 dernières séances.
La perspective d'une hausse de taux a fait grimper les rendements obligataires, celui des notes à deux ans, montant en séance jusqu'à 1,388%, au plus haut depuis le 26 juillet. Les Treasuries à 10 ans, référence du marché, ont vu leur taux monter à 2,225%, un pic de trois semaines, avant de redescendre à 2,19%.
Le dollar n'a quant à lui que brièvement réagi aux chiffres de l'inflation et finalement cédé du terrain après ses gains de la veille, revenant à 1,1904 pour un euro (-0,2%). L'indice dollar, en hausse de 0,7% mercredi, cédait 0,4% à 92.136 en fin de journée, sous l'effet principalement du sterling qui a atteint un plus haut d'un an après les annonces de la Banque d'Angleterre laissant entrevoir une prochaine hausse de ses taux pour la première fois depuis dix ans.
(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)