Il manque environ quatre milliards d'euros pour financer le programme d'aide à la Grèce d'ici fin 2014, a annoncé vendredi un responsable européen, jugeant cependant que cette somme n'était "pas énorme" et que des solutions seraient trouvées.
Le programme d'aide mis en oeuvre par la troïka des créanciers d'Athènes (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) "est entièrement financé jusque fin juillet 2014", a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, soulignant qu'environ 210 milliards d'euros d'aide avaient déjà été déboursés, sur le total de 240 milliards accordés en 2010 et 2011.
Toutefois, "il manque 4 milliards d'euros jusque fin 2014", a-t-il ajouté, expliquant ce trou par le refus des banques centrales des pays européens de proroger certains programmes de détention d'obligations souveraines grecques.
Plusieurs articles de presse récents avaient fait état d'un problème de financement pouvant atteindre 10 milliards d'euros. Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait assuré début juillet que la zone euro était prête à aider "davantage" la Grèce, et déciderait des modalités de ce nouveau soutien au printemps 2014.
Le responsable européen interrogé vendredi a jugé que le problème "devrait être résolu à l'automne". Il a estimé que cette somme n'était "pas énorme" et qu'il "devrait être faisable de trouver le moyen de boucher ce trou".
"Résolu à l'automne"
La solution pourrait passer par de nouveaux prêts des partenaires d'Athènes, et la Grèce pourrait "retourner sur les marchés pour émettre des obligations à court terme", a-t-il expliqué.
Ce responsable a par ailleurs indiqué que la question de la viabilité de la dette grecque, qui devrait atteindre 175% du PIB du pays cette année, n'avait "pas changé depuis décembre", avec toujours le même objectif de "revenir sous les 120% d'ici 2021".
De manière générale, le programme d'aide à Athènes "reste sur les rails" et "la Grèce continue de progresser dans de nombreux domaines", a-t-il souligné.
Il a salué les efforts d'assainissement budgétaire entrepris par le gouvernement grec, qui pourraient même se traduire par un excédent budgétaire primaire dès cette année, c'est à dire avant le service de la dette. Mais il a jugé qu'il faudrait "intensifier les efforts" en matière de réformes structurelles.
Il a noté un retard en matière de privatisations, tout en estimant qu'il pouvait être rattrapé, d'autant que le gouvernement grec prévoit de nouvelles privatisations et "qu'il semble y avoir un intérêt venant d'autres pays de l'UE, mais aussi de pays tiers comme la Russie ou la Chine".
Simon O'Connor, le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a par ailleurs annoncé que la zone euro avait donné son feu vert définitif au versement à la Grèce d'une tranche de prêt de 2,5 milliards d'euros provenant de son fonds de secours, le FESF. S'y ajouteront 1,5 milliard d'euros supplémentaire fournis par les banques centrales européennes, sous forme de restitution à Athènes d'intérêts sur la dette grecque.
Cet accord définitif était subordonné au vote par le Parlement grec d'une loi créant un code de procédure fiscale, qui a eu lieu jeudi. Le versement devrait donc avoir lieu la semaine prochaine, après l'accord de certains Parlements nationaux, notamment en Allemagne, qui devrait intervenir lundi.