L'Iran et la Turquie ont affiché mercredi leur volonté de porter leurs échanges commerciaux à 30 milliards de dollars en 2015, lors d'une visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Téhéran, selon les médias iraniens.
"L'année 2012 avec des échanges commerciaux de 21,8 milliards de dollars a été exceptionnelle. Malheureusement, ces échanges ont baissé à 13,5 milliards en 2013 mais les deux pays ont la volonté de les porter à 30 milliards de dollars en 2015", a déclaré M. Erdogan lors de la cérémonie de signature de trois documents de coopération, notamment un accord de commerce préférentiel qui prévoit des réductions des tarifs douaniers à 220 produits industriels turcs et aux produits agricoles iraniens.
M. Erdogan a également déclaré que la Turquie, largement dépendante de l'Iran et de la Russie pour ses ressources énergétiques, avait besoin des produits énergétiques iraniens (gaz, pétrole...) et pouvait "augmenter ses importations".
Ces dernières années, la Turquie a dû baisser les importations de pétrole et de gaz iraniens en raison des sanctions occidentales, en particulier américaines, décrétées contre l'Iran à cause de son programme nucléaire controversé.
Cette visite intervient alors que les deux pays tentent de réchauffer leurs relations tendues par la crise syrienne. L'Iran est avec la Russie le principal allié du régime de Bachar al-Assad, alors que la Turquie soutient la rébellion.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, s'était rendu fin novembre à Téhéran et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avait effectué une visite à Ankara en janvier. Une visite du président iranien Hassan Rohani est également prévue dans les prochains mois, selon Téhéran.
M. Erdogan est aussi englué dans un scandale de corruption portant sur des ventes illégales d'or à l'Iran, alors sous sanctions internationales. En Iran, un influent homme d'affaires iranien considéré comme un acteur clé des efforts de contournement des sanctions économiques contre Téhéran, a été arrêté.
M. Erdogan a également rencontré le président Hassan Rohani et le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, mais rien n'a filtré de ces entretiens. Il devait aussi rencontrer M. Zarif avant son départ programmé dans l'après-midi, selon les médias.