Les toupies Beyblade à collectionner, les Playmobil, qui cartonnent toujours, et les jeux de société, dont les Français sont traditionnellement fans, s'annoncent comme les stars de ce Noël 2017, même si les achats démarrent tard cette année.
"On devrait atteindre une croissance d'environ 2% cette année (contre 1% en 2016, NDLR), ce qui est plutôt bon, mais on note que Noël est de plus en plus tardif", explique à l'AFP Frédérique Tutt, experte du marché du jouet pour le cabinet NPD.
"Grâce notamment à la prochaine sortie de Star Wars 8 et des nouveautés technologiques - robots et drones - l'offre s'est élargie, le contexte est donc très positif", soulignait auprès de l'AFP Jean-Michel Grunberg, le patron de la Grande Récré, début octobre au moment de la sortie du catalogue.
Le chiffre d'affaires annuel du secteur du jouet en France est de 3,4 milliards d'euros, son deuxième marché en Europe. Plus de la moitié s'effectue en novembre et décembre.
Sauf que cette année, à trois semaines de Noël, les ventes restent encore faibles, avec un mois de novembre qui a même frôlé la catastrophe tellement la météo, très douce, n'a pas incité les consommateurs à "passer en mode Noël".
Un autre facteur peut avoir été déterminant: l'énorme succès du Black Friday cette année, qui a dopé les ventes fin novembre et vidé les bourses, "même si ce sont surtout des cadeaux pour les adultes qui ont été achetés à ce moment-là", détaille Frédérique Tutt.
Enfin, d'après NPD, grâce au e-commerce, faire son shopping de Noël est plus "confortable et flexible", ce qui retarde le début des achats.
- Toupies et collections -
"Les Français dépensent en moyenne 121 euros par enfant" de zéro à 10 ans, soit presque 6 cadeaux, souligne l'experte, et l'offre est pléthorique même si, effets de mode et force de la télévision aidant, elle se concentre sur quelques produits phares.
Ainsi, dans le top 10 des jouets cette année, les toupies Beyblade (Hasbro) à collectionner, que les enfants font se "combattre" les unes contre les autres, occupent les premières places depuis septembre.
Inspirées d'un dessin animé japonais, d'un prix allant de 12 à 45 euros environ, elles cartonnent dans les cours de récré, surtout chez les garçons de 4 à 9 ans.
Plus généralement, "2017 a été marquée par le retour de la mode des jouets à collectionner qui ont concentré plus de 11% des ventes en volumes (1 jouet sur 9) depuis le début de l'année", affirme NPD.
Les catégories des jeux d'action masculins (Beyblade, Power Rangers) et des poupées (Sylvanian Families, Hatchimals, L.O.L., Enchantimals) sont en hausse.
"Le phénomène des collections illustre une double tendance: l'attractivité des formats petits prix à collectionner d'une part et l'influence des séries japonaises type manga d'autre part", analyse Frédérique Tutt.
Ainsi, les cartes Pokemon, les médailles Yo-Kai Watch ou les figurines Power Rangers font que les produits de ce secteur "japonisant" affichent une croissance de près de 28% depuis début 2017.
- 'Cocktail games' -
Autre tendance forte de ce Noël et exception française qui se porte bien: les jeux de société, dont la croissance avoisine les 7%.
"C'est culturel et ça fait du bien: on y joue avec ses enfants et entre adultes, c'est multi-générationnel, les règles sont simples et ça permet de +poser les écrans+, ce qui déculpabilise les parents", explique Frédérique Tutt.
Deux grandes nouveautés en 2017: les "escape games", inspirés des salles de jeux grandeur nature, durant lequel le temps est compté pour résoudre une série d'énigmes et s'échapper, de type Unlock (Asmodée), et les "cocktail games", tel Djingle, un blind-test revisité.
"Ils se jouent entre amis. Ce sont des jeux fondés sur la chance, dont les règles sont aisées à maîtriser, aux parties rapides" et qui misent sur l'autodérision, résume Franck Mathais, porte-parole de JouéClub.
Et si malgré cet immense choix, on ne veut pas se tromper, il reste les "intemporels" comme le dit M. Grunberg: Playmobil, Lego, Meccano ou Scrabble.