LILLE (Reuters) - L'avocat général de la cour d'assises du Nord a requis mercredi 18 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Dominique Cottrez, une mère de famille accusée d'avoir tué huit de ses bébés à la naissance entre 1994 et 2007.
Dans son réquisitoire, Eric Vaillant, procureur de la République de Douai, a demandé une sanction "équilibrée, suffisamment sévère et empreinte d'humanité".
Dominique Cottrez, 51 ans, est poursuivie pour "meurtre" sur trois de ses enfants et "assassinat" pour cinq autres, des crimes passibles de la réclusion criminelle à perpétuité dans cette affaire d'infanticide sans précédent en France.
Elle a avoué avoir étouffé à leur naissance huit de ses enfants après avoir caché ses grossesses à son entourage.
L'inceste avait d'abord été retenu pour expliquer l'inexplicable, l'accusée ayant déclaré lors de l'enquête avoir été violée par son père à l'adolescence puis avoir poursuivi une relation consentie avec lui.
Ce motif présumé a volé en éclat à l'audience, où Dominique Cottrez a avoué avoir menti.
Les avocats de Dominique Cottrez avaient espéré que les faits seraient déclarés prescrits, mais la chambre criminelle de la Cour de Cassation a estimé en 2013 que la période de prescription devait se calculer à partir de la date de découverte des corps, en 2010, et non celle de la mort des bébés.
(Pierre Savary, édité par Sophie Louet)