La compagnie ferroviaire britannique Southern Railways, dont les lignes relient le sud de l'Angleterre à Londres, connaissait vendredi son troisième jour de grève de la semaine, affectant des centaines de milliers de voyageurs.
Jeudi, des négociations ont échoué pour tenter de mettre un terme à ce que les médias britanniques décrivent comme les pires perturbations en 20 ans sur cette ligne alors que 300.000 passagers font la navette tous les jours entre le sud et la capitale.
Vendredi, comme mardi et mercredi, la grève lancée à l'appel du syndicat de conducteurs Aslef a conduit à l'annulation de la totalité des 2.284 trains prévus.
Le conflit qui oppose depuis des mois les syndicats à Southern Railways porte sur la volonté de la compagnie de confier désormais aux seuls conducteurs la sécurité des trains, fonction jusqu'ici occupée en duo avec un second employé chargé de fermer les portes des wagons.
Southern Railways assure qu'il n'y aura pas de suppressions d'emplois et que le second agent restera à bord du train mais les syndicats affirment que cette réforme nuira à la sécurité des passagers et craignent des suppressions de postes à moyen terme.
Au-delà de ce conflit, la compagnie Southern Railways cristallise la colère des voyageurs à cause de ses nombreux retards, annulations de dernière minute et pénuries de personnel.
Certains usagers ont appelé le gouvernement à changer de gestionnaire et une manifestation a eu lieu jeudi soir devant la gare londonienne de Victoria.
"Nous avons vécu un cauchemar pendant un an", a souligné un porte-parole de l'association des "British Commuters", ces voyageurs qui vivent hors de Londres et y viennent quotidiennement pour travailler. L'association est à l'origine de l'appel à manifester.
"Nous avons désespérément demandé une action au gouvernement et avons été ignorés de façon répétée même quand beaucoup d'entre nous ont perdu leur emploi ou ont dû déménager", a-t-il dénoncé alors que plus de 750 voyageurs ont signé un appel de l'association à ce que le gouvernement lance une enquête publique sur le fonctionnement de Southern.
Le ministre des Transports Chris Grayling s'est quant à lui dit "profondément déçu que cette grève totalement inutile se poursuive". "J'ai réaffirmé mon offre de négociation avec les syndicats à la condition qu'ils mettent fin à la grève mais ils ne sont pas venus à la table" des négociations, a-t-il ajouté.