par Valerie Volcovici et Kate Abnett
GLASGOW (Reuters) - Le Royaume-Uni, pays-hôte de la COP26 à Glasgow, a publié mercredi un projet de déclaration politique exhortant les Etats à revoir à la hausse d'ici la fin 2022 leurs engagements pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et à accélérer l'extinction progressive des subventions publiques pour le charbon et les énergies fossiles.
Le texte sera négocié au cours des prochains jours par les diplomates des quelque 200 pays représentés à la 26e conférence des parties signataires de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui doit s'achever vendredi.
Dans la première ébauche de ce document, il est demandé aux pays de "revoir à la hausse leurs objectifs 2030 dans leurs contributions déterminées au niveau national" d'ici la fin 2022 afin de s'aligner avec l'objectif de température de l'Accord de Paris, d'autant que, comme il est rappelé, les pays signataires du pacte de 2015 peuvent prendre des engagements plus ambitieux à tout moment.
Les pays les plus pauvres et les plus vulnérables face au réchauffement climatique ont plaidé pour que le réchauffement soit contenu en deçà du seuil de 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle.
Au-delà de ce seuil - objectif préférentiel fixé dans l'Accord de Paris - le réchauffement climatique pourrait entraîner "progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles", avec une multiplication des catastrophes naturelles, a prévenu le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport.
Ce plaidoyer pour des révisions plus fréquentes des objectifs climatiques apparaît d'autant plus nécessaire qu'en l'état actuel des engagements nationaux pour 2030, l'élévation moyenne de la température de la planète atteindra 2,4°C d'ici 2100, selon le groupe de recherche Climate Action Tracker.
Le projet de déclaration finale appelle également pour la première fois à une "accélération de l'arrêt progressif des subventions publiques pour le charbon et les énergies fossiles".
Il presse également les pays riches "d'intensifier d'urgence" leur soutien financier aux pays en développement, afin de les aider à s'adapter pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique.
L'Accord de Paris, adopté par près de 200 pays lors de la COP21 en décembre 2015, prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre par une transition des énergies fossiles vers des énergies durables afin de limiter le réchauffement climatique "à un niveau bien inférieur à 2, de préférence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel".
(Reportage Valerie Volcovici et Bhargav Acharya, version française Myriam Rivet, édité par Jean-Stéphane Brosse)