Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
En amont de la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne programmée cet après-midi, la paire EURUSD navigue entre deux eaux. Comme toujours dans ce genre de phase très neutre, plus le temps passe et plus la résolution sera impulsive… La question du sens de sortie de l’eurodollar se pose encore, évidemment. Le point.
En début d’après-midi, la BCE va statuer sur ses taux. La décision est, vous vous en doutez, très attendue. En effet, si, après la première détente de juin, une nouvelle baisse (25 points de base) est acquise, le discours de Christine Lagarde pour la suite pourrait, lui, avoir son importance.
Ceci dans un contexte où l’institution monétaire européenne est en avance par rapport à la Fed (la décision sur les taux étant attendue outre-Atlantique la semaine prochaine).
Dans le même temps d’ailleurs, à 14h30, l’évolution des prix à la production US (PPI) sera scrutée – au lendemain de la publication d’un CPI, indice des prix à la consommation, ressorti conforme aux attentes, non sans certaines tensions persistantes (cf. encadré jaune).
Dès lors, étant donné ce constat, la balance penche désormais depuis hier sur une simple baisse de 25 points de base de la Fed la semaine prochaine également…
Entre ces deux rendez-vous de banques centrales, la paire eurodollar navigue entre deux eaux. On note notamment, ces derniers mois, une compression de la volatilité en place (depuis fin 2022 pour être précis) dans une structure en trading range horizontal (cf. rectangle bleuté sur mon graphique en base mensuel ci-dessous).
Comme toujours dans ce genre de phase très neutre (dont les bornes sont situées à 1,0450 $ à la baisse et 1,1250 $ à la hausse), plus le temps passe et plus la résolution sera impulsive. La question du sens de sortie demeure évidemment.
Vers un franchissement haussier du dollar ?
Pas plus tard qu’hier (mercredi 11 septembre), dans une interview à Bloomberg, le stratégiste en chef de Morgan Stanley (NYSE:MS) indiquait viser une rechute vers la parité d’ici à la fin de l’année. C’est vrai que la faiblesse persistante de la majorité des statistiques en zone euro depuis le printemps peut accréditer cette thèse. Avec la possibilité de baisses plus marquées que prévu… (Une baisse de 50 points de base dès cet après-midi ?)
Pour autant, de mon côté, je serai plus nuancé. D’un point de vue graphique, cette phase de « réflexion sous résistance » (visible en grisé + flèches rouges sur mon graphique mensuel ci-dessus) qui, à terme, pourrait bien conduire à un franchissement haussier. Avec, le cas échéant, une cible alors située autour des 1,20 $ par report d’amplitude (cf. flèches noires à double sens).
Si cela doit en prendre la tournure, je pense que le catalyseur se jouera sur le degré de ralentissement de l’économie américaine et, plus loin, l’ampleur des baisses de taux de la Fed qui en découlera.