PARIS (Reuters) - Il n'est pas pensable que les opérations importantes de compensation en euros restent localisées à Londres après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et l'Agence bancaire européenne devra aussi quitter la capitale britannique, a estimé lundi le gouverneur de la Banque de France.
"Les opérations de compensation en euros, pour toutes celles qui sont d'importance systémique, doivent être localisées là où la supervision de l'Eurosystème pourra s'exercer de manière effective", a déclaré François Villeroy de Galhau, qui siège au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.
"Après le Brexit, on ne voit pas comment ceci pourrait être à Londres", a-t-il ajouté lors de la présentation du rapport annuel d'activité de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme des banques et des assurances.
François Villeroy de Galhau a aussi plaidé pour que l'Agence bancaire européenne (ABE) quitte Londres afin de tenir compte de la décision des électeurs britanniques de sortir de l'Union.
Remarquant par ailleurs que la pentification actuelle de la courbe des taux était bonne pour les banques, il a dit ne pas s'attendre à une remontée "brutale" des taux d'intérêt, déclarant ne pas croire que cette hypothèse soit la plus probable.
L'ACPR, a ajouté François Villeroy de Galhau, reste attentive à la surveillance des dispositifs de gestion du risque de taux par les banques.
Il a aussi estimé que les "problèmes" bancaires qui affectent notamment l'Italie et le Portugal devaient être rapidement et définitivement traités.
(Julien Ponthus, édité par Dominique Rodriguez)