NEW YORK (Reuters) - Une juge fédérale américaine a ordonné jeudi au directeur général de Wal-Mart Stores, Douglas McMillon, de témoigner dans le cadre d'une plainte déposée par des actionnaires désireux d'apprendre ce qu'il savait de faits présumés de corruption au Mexique de la part du numéro un mondial de la distribution.
La juge Susan Hickey, dans l'Arkansas, a déclaré que "l'implication directe et personnelle" de Douglas McMillon sur des points motivant cette action en nom collectif ("class action") justifiait qu'il lui soit demandé de répondre aux questions des avocats des actionnaires.
Douglas McMillon présidait Wal-Mart International durant la période au cours de laquelle, selon ces actionnaires, le géant américain de la distribution a dissimulé aux autorités des faits présumés de corruption de la part de sa filiale au Mexique dans le but d'accélérer son développement dans ce pays.
Wal-Mart, dont le siège est dans l'Arkansas, a défendu pour sa part que Douglas McMillon ne possédait pas une "connaissance unique ou particulière" telle qu'elle justifie une déposition de sa part.
La juge a au contraire souligné que Douglas McMillon, directeur général depuis février 2014, avait participé à plusieurs réunions, vu des dizaines de communications et s'était publiquement exprimé à de nombreuses reprises au sujet de cette corruption présumée.
"Il apparaît au tribunal que McMillon dispose d'une connaissance unique des questions relatives à cette affaire que lui seul est en mesure d'expliquer", a écrit la juge.
Un porte-parole de Wal-Mart a dit que le groupe examinait ce jugement et réfléchissait à ses futures initiatives.
La capitalisation boursière de Wal-Mart a fondu de 17 milliards de dollars (15,65 milliards d'euros) en trois jours en avril 2012 lorsque le New York Times a fait état de cette corruption présumée et rapporté que ces faits étaient connus en interne depuis 2005.
(Jonathan Stempel; Bertrand Boucey pour le service français)