PARIS (Reuters) - Le parquet national financier (PNF) a indiqué dimanche ne pas avoir pris pour l'instant de décision, ni fixé de calendrier, dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs dont plusieurs membres de la famille de François Fillon auraient profité, alors que sa décision était décrite comme "imminente" dans le Journal du Dimanche.
Citant des sources non identifiées, le journal dominical évoquait une décision "qui devrait intervenir cette semaine".
Contactée par Reuters, une porte-parole du PNF a déclaré "qu'aucune décision n'avait été prise à ce stade de l’enquête" et "qu'aucun calendrier n'était fixé à ce jour".
Frrançois Fillon, qui a entamé samedi une visite de trois jours sur l'île de La Réunion, n'a pas souhaité réagir à ces informations.
"Je me suis expliqué, je n’en dirai pas plus sur ce sujet", a-t-il déclaré lors d'une interview au journal télévisé de la mi-journée sur Réunion Première.
Les avocats du candidat Les Républicains à l'élection présidentielle ont répété ces derniers jours que les emplois dont ont bénéficié son épouse et deux de ses enfants étaient légaux et expliqué que le parquet national financier n'était pas compétent pour mettre en cause François Fillon.
Les options dont dispose le PNF sont un classement sans suite s'il estime que les délits ne sont pas constitués ou la transmission du dossier au parquet de Paris s'il considère qu'il n'est pas compétent.
Il peut aussi ouvrir une information judiciaire, et confier l'enquête à des juges d'instruction, ou directement renvoyer devant le tribunal correctionnel une ou plusieurs des personnes visées par l'enquête. Le JDD avait indiqué que ces deux dernières options étaient celles qui étaient à l'étude.
Alors que les avocats de François Fillon reprochent également au parquet national financier de porter atteinte au principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, les présidents des groupes parlementaires de droite et du centre reprennent cet argument dans une tribune également publiée dans le Journal du Dimanche.
"La séparation des pouvoirs a été malmenée dans la procédure qui vise François Fillon", indiquent dans ce texte Christian Jacob (groupe Les Républicains, Assemblée nationale), Bruno Retailleau (groupe LR, Sénat), Philippe Vigier (groupe UDI, Assemblée nationale) et François Zocchetto (groupe Union des centristes, Sénat).
Selon eux, "en écartant le principe de séparation des pouvoirs, l'élection présidentielle a été prise en otage".
(Jean-Baptiste Vey, Myriam Rivet et Matthias Blamont à Paris, avec Bernard Grollier à La Réunion, édité par Pierre Serisier)